Sisyphe, vous le connaissez sans doute. Cet homme que peint Albert Camus dans son Essai ; un bonhomme condamné à pousser éternellement son rocher jusqu’au sommet d’une montagne et à chaque fois qu’il y arrivait, le rocher dévalait la pente pour se retrouver au pied de la montagne. Et Sisyphe redescendait pour recommencer. Tellement, il croyait fixer un jour le rocher sur la cime de la montagne qu’à chaque fois, il redescendait et recommençait : LA PHILOSOPHIE DE L’ABSURDE.

Aujourd’hui, c’est tristement le même schéma, la même peinture que nous offre l’opposition togolaise dans ses ligues ou ses fronts, une forme de cocktail Molotov prêt à s’exploser quand passait dans les environs une bûchette d’allumette. Figurez-vous que depuis octobre 1990 (début des revendications démocratiques) à nos jours, plus d’une dizaine de Coalitions, de Mouvements ou de Fronts des opposants « hypocrites » ont été formés pour la réalisation de l’Alternance au Togo.

Du COD 2 à CAP 2015, en passant par le COD-FOD, le FRAC, le CST, Coalition Arc-en-ciel etc. l’opposition togolaise dans ses alliances qui ressemblent beaucoup plus à du vernis, peine toujours à mettre fin à ce que d’aucuns appellent « la monarchie togolaise ». Ces hommes et femmes de l’opposition dite TRADITIONNELLE (ah oui le terme sied, tradition comme absence de modernités, de progressions, conception figée sans aucun souci de voir ou d’entrevoir d’autres issus), les opposants togolais disions-nous, étaient comme maudits à subir un enchaînement automatique d’expériences absurdes mais ils n’ont cure de renoncer pour mieux réfléchir avant de repartir : Le mythe de l’entêtement absurde. Comme Sisyphe, ils espèrent un jour parvenir au sommet de l’Etat en poussant éternellement leur rocher de « coalitions ou de fronts ». Nul n’est besoin de le rappeler, dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent essentiellement les mêmes effets. Et celui qui n’a pas tiré leçons des erreurs du passé, est donc condamné à les revivre. Dommage !

Comment des hommes et femmes peuvent se mettre ensemble sans savoir ce qu’ils feront ensemble ? Après près de trois (03) années de cheminement avec le CST, Messan Agbéyomé et Aimé Gogué se sentent trahis par la Coalition, non, ils sont plutôt considérés comme ceux qui ont trahi. Après des années de vivre-ensemble au sein de la Coalition Arc-en-ciel, Me Dodji Apévon du CAR veut dribler la Coalition, plutôt, c’est ses pairs qui ne l’ont pas soutenu dans ses visions, soutient-il, il y a quelques jours une radio de la place.

Et dire que Dahuku Péré, désormais pion du parti au pouvoir et Kofi Yamgnane, l’opposant qui s’oppose aux opposants, étaient tous du FRAC !Non, la politique de regroupement contre nature, presque incongru n’aboutit qu’à désorganiser, à asservir et à déresponsabiliser.

Il est dont temps que chacun assume ses actes et il répondra seul devant l’histoire. L’unicité d’action, surtout quand des hommes sont honnêtes les uns envers les autres peut éventuellement, être une balise utile pour gagner une élection mais elle n’est pas une sine qua non. S’unir pour les reformes, d’accord. Ils semblent aussi que chacun s’y retrouvent facilement. Candidature unique ou candidat commun, c’est selon, il est temps que les chers opposants togolais cessent leurs querelles intestines et byzantines, et par ricochet, arrêtent de fatiguer le peuple.

Qui dit qu’on ne peut faire autrement la politique au Togo ?

Voltic Togo