Vous avez dit opposition togolaise? Elle n’en est pas une, du moins, elle ne présente pas de vrais signes pour lui faire attribuer une telle désignation. 2015, les populations iront aux urnes, divisées, démobilisés, désabusés à cause d’une opposition qui depuis plus de 20 ans de lutte se cherche encore. Autopsie. 

Le 25 Avril 2015, une frange de la population en âge de voter ira remplir son devoir civique. Et pour cause, elle a été démobilisée, des messages saccadés qui semblaient guerriers mais au fond poltrons sans synergie d’actions.

Ira, ira pas?

Pendant de longs mois, le discours de l’opposition dans la grande partie active se retrouvait au sein du Collectif Sauvons le Togo (CST) était celui d’obliger le pouvoir le pouvoir de Lomé à opérer des réformes. Au cas échéant pas d’élections. Ici encore le message n’était pas clair. Cela veut-il dire que Me Zeus Ajavon et sa clique vont obliger les partis membres du Collectif à boycotter le scrutin ou encore œuvrer à ce qu’il n’y ait pas d’élection? A cette réponse, chaque leader feignait de répondre.

Alors qu’ils adoptaient cette position, une partie de la population a déjà été emballée, leur accordant le bénéfice du doute. « Cette fois-ci, 2015 sera la bonne », disaient-ils en choeur. D’autres encore ne cessaient de dire au cours des multiples marches de protestation « Plus jamais, un Gnassingbé ne va conduire le Togo ».

Mais, la position guerrière va s’amenuiser pour laisser place à un appel au scrutin.  Toutefois, cette partie de la population qui suivait l’appel ne s’est pas fait enrôler dans le processus électoral. Revirement, doit-on dire ou sagesse?

« Jacques, où es-tu? » 

Encore, des mois durant, cette opposition qui a toujours clamé haut et fort son intention d’aller au scrutin uni, avec un candidat pour un vote sanction s’ait enfermé dans un tour de « cache-cache » au cours des discussions et rencontres. Alors qu’en clair, chaque parti agissait avec son agenda bien caché. Et, l’historique division qui a toujours caractérisé cette opposition renaît. Le CAR d’Apévon Dodji accuse, ADDI de Tchabouré Gogué se retire, le NET de Gerry Taama veut voir net quand le MRC d’Abass Kaboua est tout simplement chassé. OBUTS de Kodjo Agbéyomé, spectateur. Mais encore, l’autre Olympio, Alberto Olympio qui s’est mis dans la course se retire et se terre.

Le germe de la division est bien semé et le grand creuset de départ CAP 2015 lui regroupait une douzaine d’entités se vide de moitié pour se contenter de l’ANC, de la CDPA, du PSR, Santé du Peuple et UDS Togo. D’autres regroupements politiques qui autrefois, revendiquaient leur appartenance dans l’opposition, comme la CPP de Francis Ekon, vont déclarer leur vraie intention celle de soutenir ouvertement et vertement le candidat de UNIR, Faure Gnassingbé. Sacré opposition.

Mais il faut bien comprendre que 10 ans (depuis la mort de feu Gnassingbé Eyadéma en 2005) n’ont pas suffit pour arracher les réformes institutionnelles au pouvoir. 25 ans de lutte démocratique n’ont pas suffit pour ces hommes et femmes qui se revendiquent le statut d’opposant pour rompre avec le règne dynastique.

Des leçons à y tirer? Un regroupement de jeunes activistes « Nubueke » estime que le peuple ne doit plus compter sur ses dirigeants politiques mais sur lui-même.

Voltic Togo