Gerry Taama, le président du NET (Nouvel engagement togolais) l’invité d’Africa rendez-vous et parle de la participation du parti aux prochaines législatives. Le natif de Siou préfère être la tête de liste dans le Grand Lomé. Pour lui, il est bien temps que les Togolais comprennent que le vote ethnique est désuet. Il aussi de son rêve pour le Togo. Lecture…

 

Africardv.com : Tout d’abord après un an d’existence de votre parti, comment se porte le NET (Nouvel engagement togolais) ?

Le NET se porte très bine. Pour célébrer notre première bougie, nous avons organisé une série d’activités auxquelles ont pris part nos militants et des partis politiques frères. Cela traduit un signe fort qu’en un an, le NET est devenu un parti incontournable dans la paysage politique togolais.

Incontournable ?

C’est un parti politique sur lequel beaucoup de togolais comptent, un parti qui est écouté et qui lors des prochaines élections va démonter qu’il est très présent.

Les législatives, vous annonciez sur votre page Facebook que le NET y participera…

Tout à fait ! Nous serons biens présents aux prochaines élections législatives.  Nous avions posez quelques conditions qui commencent par avoir un début de résolution. Dans un premier temps, l’organisation des élections locales étaient pour nous très primordiale. Il fallait bien que les gens comprennent que les collectivités décentralisées sont un véritable pilier de développement. Il nous a été dit que les élections locales seront organisées au mois de décembre 2013. Fort de cette garantie, nous pensons que nous sommes sur une bonne voie. La deuxième condition était l’organisation d’un dialogue inter partis politiques. Nous en connaissons déjà un début avec les conciliabules que la Coalition Arc-en-ciel, le Collectif Sauvons le Togo (CST) et le gouvernement togolais ont organisé autour de Monseigneur Nicodème Barrigah cette semaine. On note que cette rencontre permet de décrisper un peu la situation. Le troisième point concerne les détenus dans l’affaire des incendies. A ce niveau aussi, il y a la promesse du gouvernement de libérer un certain nombre de détenus politiques.

Ces engagements sont prometteurs malgré le fait qu’ils ne garantissent pas la transparence et l’équité des élections, nous pensons que nous devrions aussi faire l’effort de participer à ces élections.

Certains partis politiques parlent de redécoupage électoral, vous n’êtes pas d’avis ?

Eu égard aux recommandations des missions d’observation des élections de l’UE (Union européenne), il peut être important de parler de la question de redécoupage électoral sauf qu’au NET nous relativisons un peu étant donné que l’objectif est de gagner partout. Nous sommes dans un pays où il y a un décalage énorme entre les populations et ceux qui les dirigent, et partis sur la base de gagner partout, la question de redécoupage électoral ne saurait être un fléau de division entre les ethnies et les régions de notre pays. Nous devons nous inscrire dans une vision globale et faire remporter la victoire à l’opposition partout puisque la misère est présente partout sur le territoire togolais.

Gerry Taama, président du NET, tête de liste dans le « Grand Lomé », qu’est-ce qui motive une telle décision ?

La  raison est très simple, je vis à Lomé, je travaille à Lomé, il n’y a pas de raison pour que je me présente ailleurs. Il est temps que les Togolais comprennent que le vote ethnique est aujourd’hui désuet avec le brassage culturel. Les populations doivent intérioriser qu’on ne plébiscite pas un candidat parce qu’il est originaire leurs localités mais parce qu’on a une communauté d’intérêts avec le candidat. C’est le cas avec moi. Je tiens aussi à préciser que nous présentons une liste et donc nous avons dans candidats dans d’autres circonscriptions comme à Doufelgou. Notre stratégie est de présenter une stratégie assez étoffée sur Lomé et de ne pas négliger les autres circonscriptions.

Le financement des partis politiques devra être effectif avec le vote à l’Assemblée nationale. Pour le ministère de l’intérieur, c’est fortement en faveur des « partis démunis »…

Je ne sais ce que le Ministre veut entendre par « partis démunis » mais s’il y a une chose qui est évident c’est la confiscation absolue des richesses de ce pays et les partis politiques de l’opposition ne sont pas démunis mais dépourvus de façon volontaire des ressources parce qu’il y a la loi pour le financement des partis politiques qui a été adopté depuis 2007. Au demeurant, cette disposition reste un excellent outil d’encouragement aux différentes formations politiques qui en ont la volonté d’aller s’exprimer. Le constat que nous avons fait est que lors des élections le débat politique est quasi inexistant. Développer el débat politique, amener les gens à s’accepter est  une mission secondaire qu’on confie aux élections et pour cela, que le gouvernement accepte accompagner les formations politiques est une excellente chose. Seulement, il faut éviter de présenter cette mesure comme une faveur aux partis politiques. L’État a d’ailleurs l’obligation d’accompagner les partis politiques dans l’exercice de leurs fonctions régulières.

Gerry Taama a-t-il un rêve pour le Togo ?

Je rêve d’un Togo où les fils et les filles arrivent à se parler et à avoir un même point d’intérêt mais aussi comprendre que le Togo que nous bâtissons aujourd’hui est un Togo dont jouirons nos enfants et petits enfants et donc que nous n’avons aucun intérêt à le galvauder comme nous le faisons actuellement.

Interview réalisée par Sylvio Combey

Voltic Togo