Des heurts épars ont opposé lundi matin de jeunes manifestants d’opposition à la police antiémeute à Kinshasa avant une manifestation hostile au président congolais Joseph Kabila. Deux policiers ont trouvé la mort et deux autres manifestants tués devant le siège du parti de l’opposition à Kasavubu.

«Deux policiers ont été tués» dans l’attaque d’une permanence du parti présidentiel à Limete (centre-ouest de la capitale de la République démocratique du Congo), a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. A la suite de ces violences, «on a annulé la manifestation», a-t-il ajouté.

Vers 11 heures, les policiers dispersaient à coup de grenades lacrymogènes plusieurs centaines de personnes qui leur lançaient des pierres et tentaient d’avancer vers le Palais du Peuple (Parlement), selon des journalistes sur place. Un peu plus tôt, sur une grande artère du centre de la capitale de la République démocratique du Congo, des affrontements similaires avaient mis aux prises les forces de l’ordre et quelques dizaines de manifestants lançant en français ou en lingala des «Kabila akende !» et «Kabila dégage !»

A l’échangeur de Limete, point de départ de la manifestation censée commencer à 13 heures, des manifestants ont mis le feu à une affiche montrant un portrait géant du président appelant au «dialogue» pour surmonter la crise politique que traverse le pays depuis sa réélection contestée en novembre 2011.

Réuni autour de M. Tshisekedi, un «Rassemblement» des principaux partis d’opposition a appelé à manifester lundi dans tout le Congo pour signifier à M. Kabila son «préavis», trois mois avant l’expiration de son mandat, le 20 décembre, et exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date.

Arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, M. Kabila est âgé de 45 ans. La Constitution congolaise lui interdit de se représenter mais il ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir.

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