Depuis un certain temps, certaines villes de l’intérieur du pays  sont en ébullition. De Dapaong avec la mort de deux élèves en passant par Kanté avec la destruction de la gendarmerie, sans oublier Niamtougou où les locaux de la gendarmerie et de la mairie ont été mis à sac, la grogne sociale ne cesse de prendre de l’ampleur. Même les manifestations du Collectif Sauvons le Togo (CST) et de la Coalition Arc-en-ciel ont été réprimées suivies des arrestations. Dans tout ce méli-mélo suivi de répressions, de torture et de meurtre, le gouvernement par l’entremise de son ministre de l’administration territoriale et des collectivités Locales, Gilbert Bawara, n’a mieux trouvé que de déclarer sur les chaines internationales, qu’il n’y aura pas de dialogue avant les élections législatives.

Les heurts entre les forces du « désordre » et de la répression prennent depuis quelques temps une autre envergure. Même les manifestations sont réprimées et les personnes présumées coupables des incendies des marchés de Kara et de Lomé, s’ils ne sont pas morts, sont malades et personnes ne se soucie d’eux. Ainsi, ceux qui contestent le gouvernement de Faure Gnassingbé ne sont pas les bienvenus au Togo. Ils ont en face d’eux un ministre sanguinaire de la sécurité et de la protection sociale et cela se comprend : c’est la force, la répression et la torture qui priment. Oui, ce ministre a fait parler de lui en 2005 et l’histoire se répète, comme le dirait un autre qu’un chat même en Europe, ne peut jamais cesser de miauler.

Le 22 mai, même la réunion des responsables du CST et de la Coalition Arc-en-ciel a été réprimée occasionnant des arrestations. Mais Faure Gnassingbé est « persuadé d’être le sauveur du Togo ». Après le décès d’Etienne Yakanou,  les troubles sociopolitiques se sont accentuées et les affrontements redoublent de violence entre les forces de l’ordre et l’opposition. Suite à un communiqué, le gouvernement a interdit les manifestations de mercredi et de jeudi, mais l’opposition n’entend pas cela de la même oreille et soutient que la marche aura bel et bien lieu à Lomé.

Et, le ministre de l’Intérieur a été clair jeudi 23 mai, en déclarant sur les chaines de la Deutsche Welle que le gouvernement n’entend plus organiser un quelconque dialogue avant d’aller aux élections législatives. Une phrase qui prouve à suffisance les intentions négationnistes du gouvernement qui cherche toujours à faire le forcing. Par contre, le pays vit des semaines à hauts risques. Le front social est en ébullition. Les manifestations du CST  et de la coalition Arc-en-ciel sont réprimées. Les cités universitaires dans l’impasse, car les professeurs ne souhaitent plus donner les cours pour réclamer leur droit, la Synergie des travailleurs du Togo (STT) compte aller en grève, les villes de l’intérieur sous haute tension. En fait, le ministre Bawara est un habitué des faits. C’est un personnage égal à lui-même. En 2005, après les élections présidentielles émaillées de violence et de pertes de vies humaines, Bawara a été l’homme politique qui a traité Gilchrist Olympio d’homme « Amnésique ». Par la suite, il est monté plusieurs fois sur les médias pour déverser des propos incendiaires. Certains Togolais pensent plutôt que la personne n’a pas une maturité politique et qu’il se prend pou le centre de la connaissance du monde. Revenons !

Il faut reconnaître que depuis le début de l’année en cours, les manifestations du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ont souvent été réprimées avec l’usage d’une force excessive pour disperser des manifestations organisées par des partis politiques et des étudiants.  Même en janvier, les autorités ont tenté d’empêcher la publication d’un rapport de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH). Ce document condamnait les actes de torture infligés par les forces de sécurité, et en particulier par des membres de l’Agence nationale de renseignement, à des civils et des militaires, dont Kpatcha Gnassingbé, demi-frère du président,  accusés de complot contre l’État. Face à la vague de protestation nationale et internationale, les autorités ont accepté les conclusions de la CNDH et se sont engagées à mettre en œuvre ses recommandations en matière de lutte contre l’impunité. Mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. «Les forces de sécurité ont régulièrement fait usage d’une force excessive pour réprimer des manifestations organisées par des partis politiques. En juin, les forces de sécurité ont pourchassé des manifestants jusqu’à leur domicile ainsi que dans un lieu de culte. Elles ont également lancé des gaz lacrymogènes dans une salle de classe de l’école de la mission catholique d’Amoutiévé, à Lomé, la capitale. En juillet, les forces de police ont attaqué le domicile de Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Pendant plusieurs heures, des policiers ont lancé des grenades lacrymogènes, puis se sont introduits de force dans les lieux, ont roué de coups les personnes présentes et arrêté plusieurs d’entre elles », indique le rapport d’Amnesty International.

En mai, l’Assemblée nationale a adopté une loi modifiant certaines dispositions du Code électoral. Plusieurs partis d’opposition ont accusé les autorités d’avoir unilatéralement adopté ces modifications et ont exigé leur abrogation. Bien que des changements aient été apportés à la législation à la suite de manifestations, certains partis d’opposition ont refusé de renouer le dialogue et ont contesté les conditions d’organisation des élections législatives, à l’origine prévues avant la fin de l’année mais reportées à 2013.

 Dans de nombreux centres de détention au Togo, les conditions carcérales s’apparentaient à une forme de traitement cruel, inhumain ou dégradant en raison de la surpopulation et d’un accès insuffisant aux soins. Un certain nombre de personnes seraient mortes du fait de cette situation, dont au moins 19 détenus de la prison civile de Lomé.

Bref, la manifestation CST-FRAC de samedi dernier, aussi gigantesque que spirituelle où des femmes habillées en rouge et noir ont donné un ultimatum au pouvoir de Faure Gnassingbé. En effet, au cours de cette manifestation, les femmes du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ont exigé la libération rapide des détenus arbitraires de l’opposition dans l’affaire des incendies des marchés secoue le pays. Selon les sources concordantes le gouvernement n’a pas du tout apprécié la réussite de cette manifestation et a considéré les propos, pour ne pas dire les conditions des femmes et qu’une réunion aurait regroupée les caciques du pouvoir pour se pencher sur la question. C’est donc sans surprise que tard dans la nuit du mardi, les autorités sortent un communiqué interdisant les manifestations et marches du CST et de la Coalition Arc-en-ciel. Pour le moment,  l’opposition togolaise regroupée au sein du CST et ARC-EN-CIEL maintient les manifestations. C’est donc tout un pays en ébullition, mais les autorités ont dans la tête l’idée de forcer, comme d’habitude pace qu’elles ont les armes, les militaires et assises sur les richesses du pays. Mais à côté c’est la majorité des Togolais qui souffrent. Les jours à venir nous édifierons davantage.

Voltic Togo