Awa Nana-Daboya, présidente du HCRUUN

La phase réelle de réparation devra bientôt commencer. Mais bien avant, le Haut-commissariat à a réconciliation et à l’unité nationale (HCRRUN) sensibilise d’abord. Mardi 23 mai, l’équipe d’Awa Nana Daboya a été accueillie par les populations de la préfecture d’Agoè.

A Agoè, opportunité a été accordée aux populations de s’exprimer sur le processus en cours. Si certains disent être résolument engagés à accompagner la dynamique, d’autres par contre ont introduit des préoccupations, des réserves et même fait des propositions.

« Comment pouvez-vous nous demander de nous réconcilier pendant que les auteurs de ces actes dont nous avons été victimes, sont toujours vivants et ne nous ont même pas présenté d’excuses ? », « Que ferez-vous de nous qui n’avons pas eu l’information de la CVJR pour faire nos témoignages ? », « Qu’en sera-t-il si nous faisons des témoignages et après ceux indexés nous poursuivent ? », « qu’en sera-t-il de ceux dont des terres ont été expropriées ? », voilà entre autres des questionnements de quelques Togolais dont la rédaction d’Africa rendez-vous préfère les garder sous anonymat.

Aux différentes questions, l’équipe du HCRRUN, renforcée par des personnes ressources ont apporté des éléments de réponse aux différentes préoccupations. Le Togo ayant opté pour la justice transitionnelle, les populations d’Agoè qui ou dont des proches ont fait des dépositions peuvent toujours recourir à la justice classique et porter plainte nommément.

Aussi, certains ont suggéré qu’un monument ou stèle soit érigé en mémoire des disparus pendant les différents troubles sociopolitiques qu’a connu le pays.

Cette sensibilisation fait suite à la celle de la préfecture des Lacs, du Golfe et devra se poursuivre à l’Université de Lomé pendant qu’elle se déroule aussi à l’intérieur du pays. L’objectif, mieux informer les populations sur les véritables enjeux de la réparation, recommandée par la Commission vérité justice et réconciliation.

Pour l’heure, aucune précision réelle sur la date de démarrage des indemnisations, le gouvernement n’ayant pas encore débloqué les fonds.

Voltic Togo