La commission électorale nationale indépendante (Ceni) a enfin décidé de se conformer aux dispositions du code électoral, rompant avec cette histoire de tendances et donner les résultats des législatives du 25 juillet 2013. Une fois encore, la tradition a été respectée : Rpt toujours, Unir en avant.
« Les oiseaux se cachent pour mourir ». Certainement que beaucoup ont suivi et aimé ce long-métrage sur différents câbles. Mais peu se sont régalés de ce film excitant, désolant, déshonorant et révoltant dont dame Aguigah Angèle est l’actrice principale. Il s’agit du film : « Les oiseaux se cachent pour Unir » sorti en salle dans la nuit du 28 juillet 2013 et diffusé uniquement sur le câble de la télévision-maison, pardon de la télévision mère, la TVT.
Dans ce film, une dame noctambule éhontée, appartenant au parti de l’oiseau blanc ; la colombe,  dans une imposture sans précédent avec l’image de quelqu’une qui est l’otage de ses propres turpitudes, donne les résultats ²définitifs-provisoires² du simulacre des législatives de 2013.
Résultats « définitifs-provisoires »
Avant de revenir sur ces résultats de la Ceni, scrutons un fait pourtant récurent mais qui semble échapper la majorité des togolais : La proclamation des tendances ou résultats dans la nuit. La dame Aguidah semble bien aimer la nuit pour proclamer Unir vainqueur comme si elle se reprochait quelque chose. N’est-ce pas que les voleurs et vulgaires bandits aiment opérer la nuit ? Les avocats défenseurs des causes perdues, les supra-journalistes, ces journalistes-albatros du régime diront que c’est pour préserver la paix et la sécurité parce qu’il peut y avoir contestation. D’accord. Seulement qu’une élection gagnée ou perdue dans la transparence et dans les valeurs démocratiques, ne souffre guère de contestations et les résultats peuvent être proclamés à midi, un dimanche la plage de Lomé. Bon passons !
Celui qui disait que ce sont seuls « les lâches qui courent pour des miracles », ne croyait pas mieux dire. Car, « Dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent essentiellement les mêmes effets ». Et c’est justement ce « lâche » qui court pour des miracles qui dira qu’il y a revirement de situation parce qu’il aurait suivi le film : « Chapeau melon et bottes cuir », où l’acteur principal a fait de grands exploits en changeant des situations difficiles. Sauf qu’au Togo, les « Chapeau melon aux bottes d’Unir », que sont les magistrats de la Cour constitutionnelle, définissables avec une toge rouge, (couleur du sang des innocents tombés, RIP Douti et Anselme) et un chapeau, ont depuis tourné le dos aux exploits, refusant de dire le droit. Donc, ce serait une myopie intellectuelle, une hérésie attentatoire, une démence primaire grave de croire que les résultats de la Ceni où Unir a gagné les législatives de 2013 seront invalidés par Cour constitutionnelle d’Abdou Assouma. « Over my dead body », dira l’anglophone.
L’opposition radicale.
Que cette énième forfaiture du régime serve définitivement de leçons pour l’opposition togolaise qui jusqu’alors n’a pas compris qu’affronter le régime en place en rang dispersé est une manière de se tirer les balles dans les jambes.
Lorsque le Cst et l’AEC présente deux différentes listes pour aller à ces législatives, ne sont-ils pas conscients qu’il y aura effritement des voix, donc amenuisement des chances de gagner ces législatives ? « Oh non, c’est parce que le régime a fraudé sinon deux listes ne posent en réalité aucun problème », dira-t-on sûrement et personne ne dira le contraire de cette vérité de La Palice. Mais, affronter de face un train de 800 tonnes en de petits groupes qu’un seul compact et homogène, lequel est le mieux sinon le meilleur ? D’abord le régime Faure Gnassingbé a lancé ²l’opposition participative², UFC, NID, CPP, NET, PDR pour jouer aux troubles-faites dans les fiefs des deux coalitions précitées. Et lorsque celles-ci se mettent elles aussi à la conquête de l’électorat sur deux fronts presque ²concurrentiels², c’est vraiment perdre l’objectif. L’échéance 2015, l’année du changement, c’est déjà demain et aucune excuse ne sera plus accordée si par les multiples erreurs, on passe encore à coté du but.
Le peuple

A ce peuple, cette méditation : «L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère…», extrait du discours de Thomas Sankara  à l’ONU le 4 octobre 1984. Intelligenti pauca. (A l’homme intelligent, peu de mots suffisent).

Crédit Photo: PNUD

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