Green Point Stadium à cape Town (Afrique du Sud)

Ce mercredi le championnat d’Europe des Nations de football a abordé la série des matchs de la 2è journée des poules. Cette entame s’est accompagnée comme c’est devenu une tradition des débats parfois houleux autour de la sélection nationale française. Dans de nombreuses capitales africaines, une majorité des débatteurs ont continué de souhaiter activement la défaite et l’élimination de la France. C’est sans doute une longue histoire, une répétition à chaque grande compétition internationale. La nouveauté ces derniers jours porte aussi sur la France.

Depuis le 10 juin dernier, le pays paré aux couleurs de la compétition majeure en Europe se porte très mal. Si c’est en Afrique, on dirait qu’elle développe le paludisme. La France souffre et les observateurs ont perdu leur sens de l’humour vis-à-vis d’une situation assez inédite. Ailleurs on sortira tous les adjectifs qualificatifs ou toutes les moqueries devant un scénario qui n’a de comparaison que dans les livres.

La France est en état d’urgence, ses dirigeants politiques disent qu’elle est en état de guerre. Le pays connait depuis des semaines de grandes manifestations de rues contre la loi sur le travail, il vient d’enregistrer un nouvel assassinat d’un couple de policier mené par des terroristes. Les hooligans refont parler d’eux dans plusieurs de ses villes, la grève est devenue un refrain y compris à la Tour Eiffel le célèbre monument de Paris un mois de juin. Plusieurs rues jonchées d’ordures n’ont pas pu faire leur traditionnelle toilette matinale parce que les éboueurs ont refusé de faire leur boulot. Entre les bruits assourdissants des gaz lacrymogènes, les odeurs nauséabondes des ordures ménagères et la menace que fait planer l’État Islamique sur ce territoire, les organisateurs de l’Euro déroulent leur calendrier.

En réalité, il s’agit pour la France et l’Europe de montrer à la planète, les places qui sont les leurs dans les rapports humains. La France et l’Europe veulent exister avec leurs valeurs en dépit de ce climat morose et à la limite délétère et désordonné.

En 2010 à la 1ère Coupe du monde en Afrique, il n’avait pas fallu autant pour faire déchainer des trombes de commentaires désobligeants sur l’Afrique du Sud présenté à l’époque comme un endroit dangereux pour une compétition d’une telle ampleur. Rappelez-vous tous les doutes et interrogations partagés de Paris à Londres en passant par Berlin et Washington. Qui s’interroge aujourd’hui sur la capacité de la France à faire face à sa situation ? En Afrique, quelqu’un s’est-il permis d’ironiser sur ce marasme ambiant ? Les donneurs de leçons ont sans doute des leçons à prendre sur un continent régulièrement présenté comme le dernier de la classe.

En 30 éditions la Coupe d’Afrique des Nations a su relativement préservé la dignité, la quiétude et l’amour des du sport. ont été les meilleurs partages des Africains. Point de place au hooliganisme. Organisée durant des années paires, elle a été poussée aux années impaires pour laisser plus de places aux autres compétitions, la CAN ne s’est jamais détourné  des objectifs pour lesquels elle a été crée à savoir rapprocher les peuples du continent. N’est ce pas une belle leçon de fair-play et de savoir être à ceux qui ont crée le sport le plus populaire au monde ?

 

Voltic Togo