Faire relever les rondeurs des fesses, voilà l’une des hantises des femmes africaines.  Des Togolaises n’en font pas exception. Si ce ne sont pas des crèmes, des suppositoires, des vaccins ou encore la chirurgie, elles se rabattent sur des roues de secours à porter sous leur jupe, pantalon ou robe. Elles les appellent « fessiers » ou encore « égbinlettes ».

Dans des boutiques de prêt-à-porter ou chez les revendeuses de lingerie femme, les fessiers se vendent comme de petits pains. Ces prothèses ou encore petites culottes modelant, de différentes couleurs, différentes formes et rondeurs font aujourd’hui, le « bonheur » de ces femmes pour qui la mode, c’est une question de « derrière rebondi ».

Des fessiers à tout prix

« Ces fessiers re-boostent les fesses, la hanche puis amincit également le ventre et la taille vu que certains ont des gaines autour de la taille», confie Lawoè Toulassi, revendeuse. La vente de ce désormais accessoire pour femmes est bien juteuse surtout que précise-t-elle, «ce n’est pas à vie, il faut en acheter chaque six (6) mois, selon la qualité».

Selon elle, tout est parti non seulement des femmes qui se sentent complexées par la petitesse de leurs fesses mais aussi, de cette « obsession des hommes, vis-à-vis des rondeurs« .

Pour Ama Dzigbodi, gérante de prêt-à-porter sur les pavés de Bè, les fessiers sont faits pour faire bien dessiner la forme des femmes dans certains habits surtout que précise-t-elle, il y en a qui montent comme des gaines amincissantes.

A en croire Dzigbodi, la quarantaine, nombreuses sont ces clientes qui portes de ces fessiers, importés à des prix variant de 5.000 FCFA (environ 8 Euro) à 15.000 Francs CFA (environ 23 Euro).

« Être belle et avoir une forme ‘‘coca cola’’ de nos jours devient une nécessité voire une obligation », a lancé Céline Agbétiafa, étudiante en deuxième de sociologie à l’Université de Lomé. Selon ses explications, ces fessiers lui permettent de se sentir belle et imposante dans les pantalons et certaines robes.

Naturel vs superficiel

De l’avis de certains hommes, les fessiers ce n’est que de la pacotille. « De toutes façons, au moment opportun, on constate que ce n’est pas leurs fesses réelles. Alors à quoi ça sert donc ?», se demande Amen Assogba, jeune cadre et d’ajouter « c’est au final, du gaspillage, on ne prête même pas attention à ces détails».

Rich Agbossoumonde, étudiant dans une université privée à Lomé, n’est pas d’avis. Pour lui, ce sont des « ingrédients qui permettent de bien pimenter et séduire ».  «Où est mon problème si elle se sent bien à l’aise et en confiance avec çà? Après tout, c’est pour nous qu’elles le font», a-t-il lancé, sur un ton rageur et d’ajouter « On aime ça hein, si quelqu’un te dit le contraire, il est hypocrite!».

Somme toutes, quand hypocrisie, envie, obsession, hantise se mêlent, le cocktail est explosif. Les revendeuses elles, en tirent le meilleur.

Par Patience Agbenu et Sylvio Combey

Voltic Togo