L’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation désormais fonctionnelle. Déjà, les voies s’élèvent. Parmi celles-ci, celle de l’ACCEAO, (Association des Conseils Chrétiens et des Églises en Afrique de l’Ouest), qui appelle l’Agence à se mettre réellement au service des producteurs.

Le vendredi 27 Septembre 2013, le Premier ministre togolais, Chef du gouvernement Seleagodzi Arthème Ahoomey-Zunu a procédé l’inauguration de l’ARAA. L’ACCEAO veut bien jouer au « watchdog » et lance des appels à l’endroit des patrons de l’Agence régionale. L’Association rappelle que les Chefs d’État se sont engagés à lutter contre la pauvreté rurale et de réduire la dépendance aux coûteuses importations de produits alimentaires étrangers et ceci, en consacrant 10% des budgets de l’Etat.

Pour les responsables des Eglises d’Afrique il est important que les gouvernements Ouest-africains œuvrent à combattre les risques socioéconomiques, liés à la promotion de l’agriculture intensive en Afrique. « Nous devons promouvoir des solutions équilibrées et durables pour nos agricultures! L’agriculture à grande échelle augmente les rendements pour trois à quatre voire cinq années, mais la fertilité et productivité des sols diminueront progressivement », confie le Secrétaire général de l’ACCEAO, Rev. Dr. Tolbert Thomas Jallah, Jr. Il dit noter que dans de nombreuses parties de l’Afrique, les populations locales et les écosystèmes sont  mis en danger aujourd’hui avec des investisseurs internationaux qui malheureusement exercent une très forte pression pour incliner les politiques et les législations nationales en faveur de leurs besoins.

« Les semences locales ne doivent pas être remplacées par des semences hybrides importées nécessitantes l’usage de fortes quantités d’engrais coûteux. Nos graines sont plus résistantes aux menaces climatiques locales et doivent être améliorées par la recherche appliquée », a-t-il martelé.

C’est donc s’inscrivant dans cette dynamique que l’ACCEAO dit appeler les  gouvernements représentés à la Commission ministérielle à créer un organisme qui effectue l’alignement et la cohérence des programmes et des politiques pour construire efficacement et protéger la production locale régional.  Pour eux, il est important de faire de l’Agence un véritable outil au service des producteurs de denrées alimentaires afin disent-ils, d’augmenter les revenus ruraux et à favoriser leur participation à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques agricoles régionales.

Les responsables des Églises soulignent aussi la nécessité de « permettre à l’Agence d’ajuster le financement des systèmes de production qui répondent aux multiples défis de l’agriculture régionale, afin de répondre aux besoins des agricultrices, à l’emploi des jeunes et à la préservation des écosystèmes ». Ils mettent également un accent particulier sur la nécessité de « renforcer les échanges commerciaux entre les producteurs d’aliments à petite échelle au sein de la CEDEAO pour promouvoir la production locale, réduire la faim et la pauvreté ».

 L’ACCEAO, précisons-le est présente dans treize pays.

Voltic Togo