Le président de l’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITO) retourne à la prison civile de Lomé. Il a été déposé en fin de journée du lundi 27 mai 2013 pour « incitation à la révolte de l’armée ».

Dans une interview accordée à une radio locale, l’ex Commandant de la gendarmerie nationale Oliver Amah Poko (photo), ressort une comparaison entre la situation de crise profonde que traverse actuellement le Togo et celle de 1966. Selon ses propos, les officiers supérieurs d’alors se sont réunis  et ont conseillé au président Nicolas Grunitzky de démissionner. Ce qui fut fait. Et parmi la délégation de corps habillés qui ont fait le travail figurait le général Gnassingbé Eyadéma.

« Aujourd’hui, la communauté internationale demande à tous les acteurs politiques de notre pays d’aller à un dialogue inclusif et sincère, le pouvoir s’entête, le front social est en ébullition, je pense que le moment est venu pour que l’armée récidive comme en 1966, si elle n’est pas partisane ; elle doit demander au Président de la République d’ouvrir un dialogue, ou de démissionner pour que le vote des Togolais soit respecté et que celui qui sera désigné par les Togolais puisse diriger le pays dans la légitimité », a-t-il confié avant de préciser « Je ne leur demande pas d’aller faire un coup d’État, mais d’aller exprimer courageusement leur point de vue réel sur la situation politique pour qu’elle se décante une bonne fois pour toutes et pour que le pays prenne enfin son envol de développement ».

Lundi, à la suite d’une convocation reçue des agents du Service de recherche et d’investigation (SRI) où il a été avec ses avocats, il sera ensuite écouté par le juge puis transféré à la prison civile de Lomé pour « incitation à la révolte de l’armée ».

Pour rappel, ce n’est pas la première que le Commandant Olivier Amah Poko va en prison. En 2009, il faisait partie de la trentaine de personnes arrêtées pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ». Il sera relaxé 3 ans plus tard. Ce dernier a crié haut et fort, comme ses codétenus avoir subi des traitements inhumains et dégradants pendant leur séjour carcéral

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