L'audience publique organisée grâce au GAAT et l'Association des jeunes juristes au Togo

Le Global alumni association of Togo (GAAT) qui regroupe les anciens boursiers de programmes d’échanges et d’études aux Etats-Unis et l’Union des jeunes avocats au Togo (UJAT) veulent donner l’occasion aux détenus démunis d’être écoutés et jugés. Ils ont initié un projet d’aide juridictionnelle en faveur de ces détenus.

Ce projet veut aider à accélérer les procédures afin de juger ceux qui sont en détention préventive et qui n’ont pas les moyens de se payer un avocat, de pouvoir être jugés et d’avoir une décision par rapport à leur cas.

Le GAAT et l’UJAT ont initié des audiences de plaidoirie gratuites. L’objectif est double, assister les détenus démunis mais aussi permettre de désengorger les prisons en cette période de crise sanitaire.

L’audience inaugurale a eu lieu au tribunal de première instance de Lomé, le vendredi 30 Avril 2021.

D’après Pascal Espoir Yawo Dusi, avocat à la cour et président de l’Union des jeunes avocats au Togo, des discussions ont eu lieu avec les chefs de cour et parquet pour définir les modalités de l’exécution de ce projet. « Nous sommes parvenus à des audiences qui vont couvrir les juridictions des régions maritime et des plateaux. Après cette inauguration, nous allons à Aného, Kpalimé, Atakpamé et toutes les autres juridictions des régions maritime et des plateaux  », a expliqué Me Dusi.

A en croire le président de l’UJAT, avant de programmer ces audiences, ils ont eu à faire plusieurs réunions, rencontré les détenus pour mener de petites enquêtes pour voir leur situation carcérale et leur situation financière. « C’est ce qui nous a permis de détecter ceux qui sont les plus indigents et qui ont besoin de cette assistance pour que leur sort soit connu », a-t-il confié.

Parmi ces dossiers jugés indigents, selon  Me Dussi, sont notés des cas de vol, d’escroquerie, d’abus de confiance, des coups et des blessures, qui vont être instruits et jugés.

« Grâce à cette activité du GAAT leur audience est programmée, ils ont bénéficié gratuitement d’un avocat, ce qui a permis que le débat soit équilibré et que la décision soit rendue. Aujourd’hui ils sont jugés et ils connaissent leur sort », a déclaré Me Dussi.

« A l’ambassade des Etats-Unis, nous avons des priorités. Et parmi ces priorités, il y a l’accompagnement du gouvernement pour le renforcement de l’Etat de droit. Dans ce programme, se situe bien ce créneau qui permet aux citoyens togolais de bénéficier de l’État de droit et de permettre à ces démunis qui sont en prison d’avoir l’occasion de bénéficier de la plaidoirie, d’être écoutés et jugés », a laissé entendre la chargée des programmes d’échanges à l’ambassade des Etats-Unis au Togo, Josita Ekouevi.

Josita Ekouevi, chargée du programme d’échange à l’ambassade des Etats-Unis au Togo

« L’aide juridictionnelle est très pratiquée au Etats-Unis. Et comme le GAAT est une association qui regroupe les anciens boursiers, ils se regroupent pour partager avec la communauté togolaise, les expériences acquises aux Etats-Unis », a expliqué Mme Ekouevi.

« On a constaté que les détenus indigents qui n’ont pas de moyens pour pouvoir souscrire à un avocat, restent enfermés dans les prisons plusieurs mois voire années, sans être jugés », a regretté Delia Barmen Diabangouaya, trésorière adjointe du GAAT.

Elle précise que c’est donc par rapport à cette réalité et à la crise sanitaire que traverse le Togo qu’il a été jugé bon de pouvoir désengorger les prisons et ce, en menant des séances d’aide juridictionnelle.

Voltic Togo