La Côte d’Ivoire est le premier producteur africain de caoutchouc. Victime d’une surproduction mondiale, le pays veut relever un grand défi, celui de fabriquer ses propres pneus d’ici 2025.
Les producteurs et l’Association des professionnels du caoutchouc naturel (Apromac) veulent atteindre un objectif et réaliser un rêve en fabriquant des pneus « made in Côte d’Ivoire » d’ici 2025 ».
La Côte d’Ivoire produit 60 % du caoutchouc d’Afrique, et pointe au septième rang mondial. Elle a atteint 603 mille tonnes en 2017, contre 468 mille en 2016. Les prévisions pour 2018 tablent sur 720 mille tonnes, et une augmentation de 20 % dans les trois prochaines années. Malgré cette hausse constante, les revenus individuels baissent toujours.
Les planteurs ivoiriens ont alors surfés sur un prix du caoutchouc sur le marché mondial qui avait atteint 5.000 dollars la tonne.
« L’hévéa produit dix mois sur douze et générait alors des revenus mensuels consistants, contrairement au cacao où il fallait attendre une saison; deux récoltes par an », déclare Justin Okingni, un producteur de caoutchouc.
Un ancien fonctionnaire, qui s’est converti en planteur d’hévéa il y a 35 ans, souligne que « le jeu de l’offre et de la demande », ne leur sont pas favorables dans un secteur où les prix sont fixés par la bourse du caoutchouc de Singapour. Un des géants du secteur qui a des plantations partout à travers le monde et notamment en Côte d’ivoire.
Selon les experts de la filière, l’arrivée à maturité de 100.000 hectares de plantations en Malaisie, pays d’Asie du sud-est qui produit près de 90 % du caoutchouc mondial, a fortement perturbé le marché.
La production mondiale est passée en trois ans de 9 millions à 13 millions de tonnes en 2017, alors que « la demande n’a pas suivi ».
Alors, le pays des Elephants a trouvé sa solution, fabriquer ses propres pneus.
La Côte d’Ivoire compte actuellement près de 160 mille producteurs de caoutchouc.