Bill Hare, le CEO de Climate Analytics

L’Afrique subsaharienne est en première ligne des impacts du changement climatique, avec des défis liés à l’adaptation, au financement et au développement des énergies renouvelables. Dans le cadre de sa tournée mondiale, Bill Hare, le CEO de Climate Analytics a séjourné à Lomé du 22 au 26 Juillet 2024. Il a accordé une interview exclusive à Africa rendez-vous, en abordant les défis climatiques et financiers auxquels les pays de l’Afrique subsaharienne sont confrontés. Il a également mis l’accent sur les solutions possibles et les obstacles à surmonter.

Selon le CEO de Climate Analytics, la priorité pour de nombreux pays d’Afrique subsaharienne est de s’adapter aux effets des changements climatiques, tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur. Il précise que ces phénomènes menacent directement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations locales.

Pour Bill Hare, le manque de financement adéquat est un obstacle majeur pour la région. « Même avec des fonds comme le Fonds vert pour le climat, l’accès reste difficile pour de nombreux pays en raison de processus complexes et de capacités institutionnelles limitées. Les gouvernements locaux manquent souvent de ressources et de compétences pour préparer des propositions de projets solides, ce qui limite leur capacité à mobiliser les financements nécessaires », a expliqué le CEO.

L’Afrique subsaharienne possède un potentiel immense pour les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne. « Cependant, le coût élevé du capital et le manque d’infrastructures adéquates freinent le développement de ces projets. Nous devons créer des partenariats public-privé et impliquer davantage les banques multilatérales de développement pour fournir des financements à des conditions préférentielles », a-t-il souligné.

Bill Hare a aussi insisté sur la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles des pays de la région. « Il est essentiel de former les fonctionnaires pour gérer efficacement les projets et les fonds climatiques.  Cela inclut aussi l’amélioration de la coordination entre les différents niveaux de gouvernement et les donateurs internationaux », a déclaré le CEO de Climate Analytics.

« Pour réussir, l’Afrique subsaharienne doit non seulement attirer davantage de financements, mais aussi s’assurer que ces ressources sont utilisées de manière à maximiser les bénéfices pour les populations locales, en particulier les plus vulnérables », a-t-il conclu.

Climate Analytics Africa est un organisme qui aide les pays africains à s’adapter au changement climatique. Ils se concentrent sur plusieurs axes : notamment, planification de l’action climatique en aidant à la création de stratégies de développement à faible émission carbone, de contributions déterminées au niveau national (CDN) et de plans nationaux d’adaptation (PNA). Mobilisation des financements climatiques, en fournissant un soutien technique pour aider les pays à accéder aux ressources financières nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Renforcement des capacités, en améliorant les compétences techniques et institutionnelles des pays pour qu’ils puissent mieux gérer les défis du changement climatique.

Climate Analytics Africa travaille en étroite collaboration avec les institutions régionales et internationales, les ministères et les agences gouvernementales pour mener à bien ses actions.

Voltic Togo