Mini dossier/ Marché des fétiches de Lomé : Le reflet d’une Afrique mystique

Unique en son genre et célèbre dans la sous région ouest-africaine pour ses gris-gris, fétiches, potions magiques, on se croirait dans l’entre de la mort. Mystérieux au vu des produits qui s’y trouvent, ce lieu n’est autre que le marché des fétiches de Lomé. Peaux de reptiles, d’antilopes ou de lions, des crânes d’animaux et ossements de tous genres, il se chuchote même à mots couverts que quelques ossements humains y seraient, pour des occasions plus énigmatiques. Un site d’une curiosité insatiable et dévorante, qui cependant, est à éviter pour les esprits faibles et les cœurs sensibles…

Situé dans le quartier Akodésséwa à Lomé, le marché des fétiches est un lieu aussi commercial que touristique. Visité pour des raisons multiples et inimaginables, il est constitué de 15 stands, tenus essentiellement que par des hommes. La plupart sont d’origine béninoise et donc grands adeptes du culte Vaudou. Ils préfèrent se faire appeler herboristes-guérisseurs.

Descente dans un marché où crient fétiches

L’Afrique noire, mystérieuse, a une explication pour tout évènement. Ses solutions se trouvent le plus souvent dans des cérémonies spécifiques à chaque difficulté de la vie. Dans ce marché pas comme les autres, les clients viennent s’approvisionner en produits, prescris par les sorciers. C’est donc un lieu sûr, où rien ne manque,  et les désirs des potentiels clients sont, parait-il, assouvi.

L’amoncellement de peaux de différents reptiles, des centaines de crânes et de squelettes d’oiseaux, des chiens, chats ou mangoustes, passant par les ossements d’hippopotames, d’éléphants, d’hyènes et autres, on est tout simplement fasciné par la diversité de la  marchandise étalée. Et les clients il n’en manque pas !

Le  marché des fétiches dans ses tréfonds…

Après l’odeur de décomposition qui flotte dans l’air en passant la grande porte du marché, c’est au tour de stands aussi surprenants les uns que les autres d’attiser la curiosité du visiteur.  Site commercial, le marché des fétiches sert aussi de point de consultation. Dans des mini chambres affectées à cet effet, on découvre des fétiches raides mais puissants selon leur détenteur.

Des talismans, il en a de tout ordre ; ceux qui chassent les mauvais esprits, donnent  la prospérité, un travail, un mari ou une épouse, le bonheur dans le foyer et bien d’autres encore. On y trouve des mascottes pour guérir, envoûter, se protéger, avoir un enfant, la chance de son coté, on y trouve un peu de tout.

Selon la porte parole du marché Mme ATCHEDO, tout problème en rapport avec  les maladies, la protection et tout ce qui a trait à la vie métaphysique des patients sont pris en  compte. Toutes sortes de maladies ont  leur remède  même le SIDA, prétendent certains charlatans.

Après consultation, les potions et sacrifices à faire pour recouvrer sa santé et son bien-être sont dictés par les fétiches. Cela fait penser à un hôpital et une pharmacie ordinaires, et pourtant !!!

Marchandises mystérieuses…

Les moyens d’approvisionnement de la marchandise du marché des fétiches de Lomé, restent et demeurent incertaines. Selon les occupants du lieu, les chasseurs du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, du Cameroun, sans oublier le Togo et autres pays de la sous région, sont leurs principaux fournisseurs. Quoique parfois, le service de certains particuliers est toujours le bienvenu.

Face à notre appréhension sur l’existence des restes humains sur le site, la réponse de la porte parole a été évasive. Selon elle, ces allégations sont faites dans le but de jeter du discrédit sur le marché.

Paradoxalement  pour les habitués de la propriété, aucun produit n’est proscrit ; pourvus que leurs désirs soient exaucés. Et de toute nationalité, de toute civilisation, on en voit des catégories de clients, se ruer tous les jours vers ce marché si étrange, mais dont le sentiment de curiosité  force à aller à sa découverte.

Lieu particulier de part les produits qui s’y trouvent et le climat étrange qui y règne, le marché des fétiches de Lomé n’a cessé de surprendre ceux qui acceptent y faire un tour.  Preuve d’une Afrique enracinée dans ses coutumes, qui transcende le temps, et survit de génération en génération.