Au Togo, la malnutrition demeure une problématique majeure de santé publique. Elle affecte particulièrement les enfants de moins de 5 ans. Grâce au soutien du gouvernement togolais avec l’appui de l’UNICEF, des progrès significatifs sont enregistrés dans la prise en charge des enfants dénutris au Centre de Réhabilitation Nutritionnelle (CREN) du CHU Sylvanus Olympio, à Lomé.
Selon Ayoko Ephoevi-Ga, responsable du CREN, la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère est complexe et nécessite une attention soutenue. « Ici, nous recevons les cas graves, souvent accompagnés de complications. Le traitement peut durer deux à trois semaines avant que l’enfant soit stabilisé et puisse rentrer chez lui. Après cela, un suivi rigoureux est effectué chaque semaine jusqu’à la guérison complète », a-t-elle expliqué.
L’unité, selon ses explications, dispose de 11 lits, mais la prise en charge se poursuit dans d’autres pavillons. « La malnutrition est souvent à l’origine ou aggravée par des maladies telles que le paludisme, la rougeole ou d’autres infections », a-t-elle précisé.

« La prise en charge est minutieuse et peut durer plusieurs semaines. Elle commence par la stabilisation de l’état de l’enfant grâce à des aliments thérapeutiques fournis par l’UNICEF. Ensuite, des soins spécifiques sont apportés jusqu’à ce que l’enfant retrouve un état nutritionnel stable. A la sortie, un suivi régulier est assuré pour prévenir toute rechute », a raconté Dr Ephoevi-Ga.
L’appui déterminant de l’UNICEF
L’UNICEF joue un rôle clé dans l’appui à la prise en charge des enfants dénutris au CREN. Koffi Mawuse Guedenon, chef du service de pédiatrie, souligne que « l’UNICEF fournit les aliments thérapeutiques nécessaires au traitement des enfants dénutris, ainsi que des équipements adaptés comme des balances et des toises ». Pour lui, ces aliments thérapeutiques, gratuits pour les familles, incluent du lait spécialisé sont inclus pour stabiliser et faire reprendre du poids aux enfants, ainsi que des pâtes d’arachide prêtes à l’emploi pour une prise en charge ambulatoire.
En plus de ces ressources, l’UNICEF appuie dans la formation du personnel soignant pour améliorer les techniques de prise en charge. « Sans ces appuis, soigner les enfants souffrant de malnutrition serait extrêmement compliqué », ajoute le Dr Guedenon.

Des avancées au niveau national
Entre 2017 et 2022, plusieurs indicateurs montrent des progrès dans la lutte contre la malnutrition, notamment dans les régions des Savanes et de Kara. Grâce à des interventions nutritionnelles renforcées par le gouvernement et ses partenaires, le retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans a légèrement diminué, passant de 29,6 % à 28,1 % dans la région des Savanes et de 28,2 % à 27,2 % dans celle de Kara.
En 2022, plus de 1,4 million d’enfants âgés de 6 à 59 mois ont été supplémentés en vitamine A, tandis que 1,2 million ont été déparasités grâce aux Journées de Santé de l’Enfant (JSE), organisées avec l’appui de l’UNICEF. Par ailleurs, 8 887 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été pris en charge.
D’ici 2026, le gouvernement togolais et ses partenaires ambitionnent d’améliorer l’accès des enfants et des mères à une alimentation diversifiée et équilibrée, ainsi qu’aux services préventifs et curatifs de nutrition, notamment dans les régions des Savanes, de la Kara et Maritime.