Une formation régionale entre pairs sur la mobilité humaine dans le contexte du changement climatique a débuté le mardi 17 septembre 2024 à Lomé. Cette rencontre de 3 trois jours, a été initiée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en partenariat avec le bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), le centre de collaboration régional de la convention cadre des Nations Unies pour le changement climatique (CRR-CCNUCC) Lomé, et le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Elle réunit 18 délégations gouvernementales, constituées dans leur majorité par des négociateurs de la conférence des parties (COP), généralement issus du ministère en charge du changement climatique, et des représentants des ministères chargés de la migration. La rencontre compte aussi 8 jeunes et migrants ainsi qu’une douzaine d’experts pour accompagner les délégations gouvernementales dans leurs réflexions.
L’objectif, selon les organisateurs, est de faciliter le dialogue entre ces acteurs pour une meilleure prise en compte de la mobilité humaine dans les processus climatiques, entre autres, les plans nationaux d’adaptation, contributions nationales déterminées et COP.
Selon le représentant du ministre de l’environnement et des ressources forestières, Koffi Aoufoh Dimizou, la mise en œuvre de mesures régionales pour faire face aux migrations causées par le climat, aux réinstallations planifiées et aux déplacements liés aux catastrophes est essentielle pour la survie des groupes de populations touchées.
Il a souligné que dans ce contexte, le dialogue technique entre les experts gouvernementaux du climat et de la migration prend toute son importance. « En facilitant les échanges entre nous, nous pouvons mieux comprendre et donner une plus grande visibilité aux réalités vécues par nos populations. Ce dialogue est indispensable pour que nos voix résonnent lors des foras globaux tels que la Cop29 à venir afin que nos besoins spécifiques soit pris en compte dans les décisions internationales », a affirmé Koffi Aoufoh DIMIZOU avant d’ajouter qu’il est impératif d’accélérer la planification, la mise en œuvre et le financement de l’adaptation au changement climatique.
Pour lui, cette accélération est nécessaire pour permettre aux individus, aux communautés et aux gouvernements de prendre des décisions éclairées et autonomes en matière de mobilité humaine.
Le représentant du ministre a également fait savoir que cette formation est une opportunité précieuse pour renforcer leur coopération, partager les connaissances et élaborer des stratégies communes.
Il reste convaincu que les discussions et leurs efforts conjoints, leurs permettront de trouver des réponses innovantes et efficaces aux défis de la mobilité humaine dans le contexte du changement climatique.
Pour sa part, Fatou Ndiaye, Cheffe de mission de l’OIM Ghana-Bénin-Togo, a indiqué que le changement climatique a déjà un impact sur les dynamiques migratoires en Afrique de l’Ouest et du Centre alors que la région fait partie des régions les moins émettrices de gaz à effet de serre.
Elle a affirmé qu’il devient urgent et nécessaire que les efforts d’adaptation des pays de cette région prennent en compte la question de la migration et de la mobilité humaine plus généralement.
Mme Ndiaye a ainsi invité les participants à identifier des opportunités qui leur permettront de faire avancer la question de la migration dans les discussions climatiques.
Selon l’Observatoire de suivi des déplacements internes (Internal Displacement Monitoring Center- IDMC), à la fin de l’année 2022, l’Afrique de l’ouest et du centre comptait 1 156 060 de personnes déplacées internes dues à des catastrophes telles que des inondations, des tempêtes ou des glissements de terrain, soit environ 12 % du total des personnes déplacées internes en Afrique de l’Ouest et du Centre.
La Banque mondiale souligne que les pays d’Afrique de l’Ouest pourraient voir jusqu’à 32 millions de migrants climatiques internes d’ici 2050 (4,06 % de la population prévue pour 2050) si aucune action climatique et développement inclusif n’est entreprise. Selon les mêmes projections, un pays côtier comme le Bénin pourrait voir jusqu’à 45 % de sa population se déplacer à l’intérieur même du pays en raison d’événements à évolution lente.