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Les exportations béninoises ont reculé de 20,2 % au deuxième trimestre 2025 par rapport aux trois premiers mois de l’année, selon les dernières données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INStaD). Cette baisse traduit les fragilités d’un modèle d’exportation encore trop dépendant des matières premières, un défi partagé par plusieurs pays du continent.

Au cœur de cette contre-performance, le coton non cardé ni peigné, principal produit d’exportation du Bénin, a vu ses ventes chuter de 18,1 points de pourcentage sur la période. Ce recul s’inscrit dans un contexte régional marqué par une demande mondiale en berne et des perturbations logistiques dans plusieurs ports d’Afrique de l’Ouest, notamment ceux desservant le commerce régional.

Malgré cette contraction, les autorités béninoises se veulent rassurantes. Le gouvernement affirme poursuivre sa stratégie de diversification économique, misant sur la transformation locale des produits agricoles, la valorisation des ressources halieutiques et l’essor du secteur agroalimentaire. L’objectif : réduire la dépendance aux cours mondiaux du coton et renforcer la résilience du commerce extérieur face aux fluctuations internationales.

Cette évolution illustre une réalité plus large pour les économies africaines : la nécessité d’aller au-delà des exportations brutes pour s’engager dans une industrialisation régionale intégrée. Dans un contexte de ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine), la transformation locale et la coopération économique entre pays voisins apparaissent plus que jamais comme des leviers clés pour stabiliser les échanges et créer de la valeur sur le continent.

Avec cette nouvelle alerte venue de Cotonou, l’Afrique de l’Ouest prend conscience qu’elle ne peut plus dépendre uniquement de la demande mondiale, mais qu’elle doit d’abord compter sur la force de ses propres marchés.

Voltic Togo