Le rêve des pays de la CEDEAO de se doter d’une monnaie unique en 2020 au plus tard ne sera pas réalisable. C’est ce qu’à laissé entendre Marcel de Souza, président de la Commission au cours des travaux du groupe de travail sur la création de cette monnaie commune.
A en croire Marcel de Souza, la feuille de route n’a pas été mise en œuvre avec vigueur et donc impossible de passer à la monnaie unique en 2020. Il a suggéré la création d’une banque centrale pour dit-il, accélérer le processus.
Le président nigérian Muhamadu Buhari a également exhorté les pays membres à avancer prudemment dans la promotion d’une monnaie unique dans la sous-région d’ici 2020, en attirant l’attention sur les défis auxquels l’Union européenne a fait face dans le cadre de la création de sa monnaie unique.
« Le Nigéria conseille de suivre avec prudence le programme d’intégration, en tenant compte des préoccupations susmentionnées et des leçons tirées dans l’Union européenne. A cette fin, le Nigeria mettra en garde contre toute position qui milite en faveur d’une approche accélérée de l’union monétaire, tout en négligeant les fondamentaux et d’autres questions pertinentes »
Selon le communiqué publié par son porte-parole Femi Adesina, le président Buhari a noté que certains des obstacles à la réalisation de la feuille de route pour la mise en œuvre d’une monnaie unique incluent les fondamentaux macroéconomiques incertains de nombreux pays, ciblage de taux d’inflation irréaliste basé sur un régime de taux de change flexible, et incompatibilité avec le Programme de coopération monétaire de l’Afrique.
«Lors des réunions précédentes, nous avions spécifiquement soulevé des observations sur l’état de préparation des États membres, la crédibilité de l’union si ancrée sur des critères dilués, et les disparités persistantes entre les conditions macroéconomiques dans les pays de la CEDEAO, entre autres. Et je voudrais réitérer ces préoccupations “, a-t-il conclu.
Marcel Alain de Souza a déclaré que la monnaie unique pour la sous-région ouest-africaine était un projet louable et historique, mais a regretté que sa concrétisation ait pris trop de temps.
Il a noté que le Nigeria représente plus de 70% du PIB de la région ouest-africaine, avec une population de 180 millions d’habitants, et qu’il jouerait un rôle important dans la facilitation du processus de réalisation d’une monnaie unique pour la sous-région.