L’Afrique du Sud vient d’être détrônée, elle n’est plus le premier producteur d’or du continent. Décidément, rien ne semble résister au Ghana qui collectionne les bons points économiques.

Ce n’est pas pour rien si, avant l’indépendance en 1957, le Ghana s’appelait Gold Coast, la Côte de l’or, rappelant la richesse aurifère de la région. Il a toujours figuré parmi les premiers pays producteurs d’Afrique. Ces dernières années, la production était de 130 tonnes par an. En 2017, le Ghana a rattrapé l’Afrique du Sud grâce à deux effets cumulés : d’un côté, la mise en exploitation de deux nouvelles mines, et de l’autre, l’essoufflement régulier de la production sud-africaine.

Cette fois, c’est donc la consécration. En 2018, avec 158 tonnes d’or, le Ghana est devenu le premier producteur du continent, devant le Soudan et l’Afrique du Sud. Dans ce secteur, les exportations devraient également bénéficier de l’ouverture de la première raffinerie d’or du pays, prévue pour la mi-2019, explique la Coface.

Or, pétrole et cacao

out cela pourrait sembler bien anecdotique, si la production d’or ne participait pas à l’envolée du produit intérieur brut (PIB) du pays. 8,1% de croissance en 2017, puis 6,2% l’année suivante, selon la Banque mondiale. Cela en fait la seconde économie d’Afrique en termes de croissance derrière l’Ethiopie. L’économie est tirée par trois moteurs : l’or, le cacao et le pétrole. Une dépendance du PIB aux hydrocarbures, qui n’est pas près de disparaître, tant la prospection est féconde. Aker Energy Ghana Ltd, exploitant du champ offshore Pecan, prévoit une production de 334 millions de barils équivalent pétrole.

Le chemin vers l’industrialisation existe, mais il reste long. Les importations de machines ont bien été multipliées par quatre entre 2000 et 2017, un signal fort de la transformation de l’économie ghanéenne.

Attirer les capitaux

Dans le même temps, le pays cherche à attirer les investisseurs et pas seulement les Chinois. Le pays vient d’adopter une série de mesures « afin d’assouplir davantage son environnement des affaires », nous explique La Tribune Afrique. Tout est pris en compte, de la délivrance d’un permis de construire, à l’ouverture d’une ligne électrique.

Car le bilan est tout de même à relativiser. « Des années de croissance fondée sur les industries extractives n’ont pu répondre aux inégalités croissantes, ni créer des emplois décents », écrit la Banque africaine de Développement. Le taux élevé d’emplois ne masque le bas niveau de qualification des salariés. L’exode rural a également concentré l’activité en zone urbaine et sur des services informels. Les trente millions d’habitants du pays sont bien loin de profiter de ce nouvel « eldorado ».

Source: Franceinfo

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