Le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim a fustigé les “complices de la corruption en Afrique”, notamment Français. Ceci en marge du forum de sa Fondation qui célébrait son dixième anniversaire du 6 au 9 avril à Marrakech, dans le sud du Maroc.

Dans une interview vendredi à l’AFP, Mo Ibrahim, s’est attaqué aux complices des dirigeants africains corrompus. “Il faut se demander qui sont les complices de la corruption en Afrique, ces hommes d’affaires qui corrompent les leaders africains”, a déclaré l’ancien magnat des télécommunications, aujourd’hui âgé de 70 ans.

“La France a introduit des lois anti-corruption il y a soixante ou soixante-dix ans. Mais combien de Français impliqués dans des affaires de corruption en Afrique sont passés devant des tribunaux? Zéro. Les leaders africains se corrompent-ils seuls?”, a-t-il ironisé.

“Nous ne voulons pas que la communauté internationale présente devant la justice les leaders africains corrompus, nous voulons savoir où va l’argent de la corruption”, a poursuivi Mo Ibrahim, dont la fortune est estimée à 1,1 milliard de dollars.

Pour Mo Ibrahim le développement de l’Afrique  doit  passer par le respect de l’Etat de droit, la sécurité des citoyens, le développement équitable, la qualité de la santé et le respect des droits des Africains, indépendamment de leur sexe, de leur ethnie, de leur religion ou de leur orientation sexuelle.

La Fondation Mo Ibrahim publie chaque année un indice évaluant les avancées ou les reculs en matière de bonne gouvernance en Afrique, et récompense depuis 2007 les dirigeants africains qui incarnent un “leadership d’excellence”.

Fin février, son jury avait annoncé ne pas avoir trouvé de candidat ayant réuni l’ensemble des qualités requises en 2016, pour la sixième fois en dix ans. Les lauréats reçoivent cinq millions de dollars, versés sur dix ans, et une allocation à vie annuelle de 200.000 dollars.

Voltic Togo