Un amputé transtibial

Des techniciens orthoprothésistes de 4 pays y compris le Togo ont participé à un séminaire sur la prise en charge des amputations transtibiales, c’est-à-dire ces personnes qui ont été amputées au-dessous du genou.

Des prothèses mal faites peuvent avoir des conséquences sur les patients surtout quand ils ont des pathologies associées et au-delà des risques, la personne ne plus retrouver son activité ou sa place dans la société. C’est l’un des maux que le Comité international de la Croix Rouge (CICR), l’Ecole nationale des auxiliaires médicaux (ENAM) et le Centre national d’appareillage orthopédique (CNAO) ont corrigé à travers le séminaire de Lomé qui s’est déroulé du 27 juin au 8 juillet 2022.

« Une prise en charge de qualité à un amputé le rend plus autonome et capable de participer au développement de sa communauté et ous avons trouvé nécessaire de ramener les techniciens à la base, aux fondamentaux, afin qu’on puisse construire dessus après », a martelé le directeur adjoint de l’Enam, Anarème KPANDRESSI. C’est d’ailleurs précise-t-il l’une des raisons pour lesquelles un formateur de l’Ecole y a été en tant que participant.

« C’est pour lui un renforcement de capacités. Il apprend et développe encore de nouvelles compétences en faveur de nos étudiants »

Les formateurs sont Togolais mais le CICR y a dépêché Yann DROUET, un de ses conseillers en réadaptation fonctionnelle.

Yann Drouet, conseiller en réadaptation fonctionnelle au CICR

Pour ce spécialiste du domaine, contrairement aux idées propagées, les amputés transtibiale ne sont pas que des accidentés de route. « On ampute les jambes pas tellement à cause des accidents de la route même s’il y en a, c’est beaucoup plus à cause d’un diabète mal contrôlé. Il y a énormément de cas au Togo et partout dans le monde. Il y a au moins 80% de la population qui vit avec un diabète mal contrôlé et qui vient à l’hôpital malheureusement  trop tard avec plaies qui ne cicatrisent plus surtout que le diabète attaque les nerfs et les artères ».

Les techniciens repartent satisfaits

« Ce domaine c’est de la science et la science évolue. Il était important pour nous de nous mettre à jour des nouvelles technologies. Il nous a été rappelé la nécessité de mettre le patient au centre de tout ce qu’on fait. C’est aussi la qualité du premier service que nous offrons qui va ramener le patient vers nous », a confié Benjamin MOUTOU, venu de la Côte d’Ivoire.

« De retour en Côte d’Ivoire, j’ai une obligation de faire la restitution aux autres techniciens afin que ces nouvelles pratiques soient vulgarisées »,

La none Akoua Marceline TOSSOU est orthoprothésiste au Service des sœurs pour la promotion humaine (SSPH) à Abomey Calavi au Bénin. Et là ; les difficultés étaient énormes pour appareiller les patients amputés dont le moignon est court. Et ce séminaire vient combler ces difficultés.

« Personnellement, c’est une chance parce-que nous avons appris les caractéristiques d’une prothèse transtibiale, la pression à appliquer pour que le patient soit plus à l’aise dans sa prothèse. Il faudrait qu’on prenne connaissance du moignon du patient, la topographie, les zones à charger, les mesures qu’il faut et comprendre ce qu’il nous faut faire pour mettre à l’aise le patient dans sa prothèse. SI le patient doit porter une prothèse et ne pas être à l’aise, ce n’est pas la peine », a martelé cette première femme technicienne prothésiste au Bénin.

Le besoin de se faire former est réel car précise, Talé SASSOU, technicienne orthoprothésiste au CNAO, une visite au Centre permet de se rendre à l’évidence qu’il y a beaucoup d’amputés transtibiale qui ont besoin de prothèse.

« Des fois nous sommes surchargés et on nous sollicite même aux CHUs. Mais cette formation nous permet de gagner en temps, en matériel et d’être plus simple dans nos taches à faire », a-t-elle ajouté.

Faut-il le rappeler, le CICR qui a appuyé ce séminaire s’est donné pour mission entre autres d’aider les personnes en situation de handicap, de renforcer durablement le secteur de la réadaptation au Togo, en Côte d’Ivoire et au Bénin, d’améliorer la qualité des services de réadaptation fonctionnelle pour répondre aux normes internationales et de renforcer les capacités des professionnels à cet effet. Ce sont des actions qui aident à l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la société.

Voltic Togo