L’interdiction du trafic et de la commercialisation d’ivoire ou encore des espèces menacées est inscrite dans la loi togolaise, mais l’application de ladite loi est faible et déformée par la corruption dans le pays. C’est un constat fait par le Fonds mondial pour la nature (WWF).
L’état des lieux de la population éléphantine reste dangereux au Togo, lit-on dans un rapport de WWF publié récemment. Le document révèle que le trafic et le commerce illicite d’ivoire prennent de l’ampleur à cause de la faible implication des autorités.
Le cas du Togo n’est pas isolé, précise cette institutions qui cite aussi des pays d’Afrique centrale. Les constats démontrent que de hauts fonctionnaires peuvent être impliqués dans le trafic et le commerce illicite d’ivoire.
La plupart des fonctionnaires chargés de protéger les parcs corrompus, facilitent le transport de l’ivoire ou relâchent des trafiquants arrêtés par les défenseurs environnementaux en échange d’une contrepartie financière, poursuit le rapport.
Selon Stéphane Ringuet, chargé de l’étude au WWF, « il est scandaleux que des personnes chargées de protéger les espèces en disparition en Afrique, des responsables gouvernementaux, l’armée et même des gardiens de la paix de l’ONU, soient complices de la destruction des populations d’éléphants ».
D’après les statistiques de cette organisation de préservation des espèces menacées, en 15 ans, le nombre d’éléphants peuplant le continent africain a chuté de 60%, soit 20 000 disparitions chaque année. « La plupart des disparitions des éléphants en Afrique se définissent par le trafic et le commerce illicite d’ivoire », a souligné Stéphane Ringuet.
Pour arrêter l’hémorragie, le Fonds préconise l’instauration et l’application des lois plus sévères. Il propose aussi d’exercer une pression croissante sur les autorités de façon à mettre fin à la complicité et à la corruption et faciliter la destruction des réseaux criminels.