Affaire Khashoggi / Image: DR

L’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi  le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie saoudite, hante toujours l’Arabie saoudite pendant que se mène une campagne d’intoxication contre le Qatar pour récupérer l’organisation de la Coupe du monde 2022.

Il plane encore de forts soupçons d’une campagne savamment organisée pour faire plonger le Qatar dans l’organisation de la Coupe du monde 2022. Alors que l’affaire en question est pendante devant le juge d’instruction, des sportifs et leaders d’opinions seraient de plus en plus manipulés pour enfoncer le clou, qui pour évoquer sans preuve des allégations de corruption, qui pour évoquer des cas d’abus de droits de l’homme. Et pourtant…

L’ombre de Jamal Khashoggi plane encore

Parmi ces pays qui sont indexés être derrière ces campagnes de dénigrement, est cité l’Arabie saoudite. Et pourtant!

Nos confrères de TV5 Monde ont cité en février 2021, un rapport déclassifié par le président américain Joe Biden. Dans ce rapport, précise le média, la direction du renseignement américain accuse le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, d’être derrière l’assassinat du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul en Turquie.

Mohammed ben Salmane / Image: DR

Quelques mois avant, l’Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale (CSI Afrique) a dénoncé en septembre 2020, le traitement inhumain et dégradant réservé à de milliers de migrants africains enfermés. Ces conditions selon l’Organisation, ne sont pas loin de celles des camps d’esclaves.

« La CSI-Afrique est très perturbée par ce traitement inhumain des travailleurs migrants africains et exige du gouvernement d’Arabie saoudite de mettre fin aux abus en cours, éliminer tous les systèmes discriminatoires, protéger les travailleurs migrants et les traiter avec la dignité et le respect qu’ils méritent. La lutte contre le COVID-19 a encore exacerbé les violations des droits humains de longue date contre les travailleurs migrants en Arabie saoudite, en particulier les travailleurs migrants africains qui ont été confrontés à des salaires minables, travail forcé, conditions de travail dangereuses et logements insalubres dans un pays riche en pétrole« , avait dénoncé la Confédération syndicale.

En mars 2021, Reporters sans frontières a déposé une plainte contre Mohammed ben Salmane, le prince héritier d’Arabie saoudite, pour son rôle dans la mort du journaliste Jamal Khashoggi.

La Fédération des journalistes africains (FAJ) a dénoncé dans un communiqué en date du 8 avril 2021, cette tentative de manipulation de journalistes contre le Qatar pour  lui arracher l’organisation de la Coupe du monde 2022. « Les journalistes devraient plutôt être conscients du risque de se laisser induire dans une guerre d’autres personnes. S’impliquer dans une affaire politicienne du Golfe est fait à dessin pour nous divertir et nous faire éloigner de la préoccupation essentielle qui devrait être la nôtre et qui concerne la liberté d’expression et la sécurité des journalistes« , a rappelé Sadiq Ibrahim Ahmed, le président de la FAJ.

Malgré ces vagues de dénonciation, l’Arabie saoudite plonge et préfère plonger le Qatar à sa place. Et pourtant l’Arabie saoudite est toujours rattrapé par ses multiples exactions et violations de droits humains qui sont toujours en cours.

Qatar, le désormais « bon élève »

Pendant que la campagne d’intoxication est en cours, le Qatar fait bonne figure, un bon élève sur des questions autrefois à lui reprochées. En ligne de mire, les droits de l’homme. Le porte-parole du gouvernement qatari, Sheikh Thamer bin Hamad al-Thani, évoque des progrès de son pays en matière de réformes du travail.

Sur la question de l’enquête du quotidien britannique The Guardian qui évoquait que plus de 6500 travailleurs immigrés sont décédés en travaillant sur les stades et les infrastructures pour la Coupe du monde 2022, le porte-parole du gouvernement qatari se veut plutôt rassurant. « Ces chiffres sont trompeurs car l’article du Guardian a intégré la totalité des décès, sur les dix dernières années, des résidents au Qatar originaires d’Inde, du Sri Lanka, du Pakistan et du Népal. Cependant, contrairement à ce que prétend le Guardian, ces personnes ne travaillaient pas toutes sur des chantiers de constructions. Il s’agit là d’une hypothèse très éloignée de la réalité. Les expatriés de ces pays comprennent aussi des étudiants, des personnes âgées et des travailleurs employés dans les bureaux, les commerces de détail, les écoles et les hôpitaux », a-t-il confié à nos confrères du journal français Le Figaro, dans une interview.

D’une vue extérieure, la CSI Afrique qui a été sans indulgence vis-à-vis du Qatar en matière de respect des droits de l’homme, n’a pas caché son satisfécit face aux progrès réalisés. Le Qatar, rappelle CSI Afrique, a mis en place, une Commission pour revoir le taux de salaire minimum national. et pour cause, les migrants dont les employeurs fournissent du logement et repas vont percevoir un salaire minimum de 1000 QAR, environ 274$USD. Ceux sans logements devront être à 410$ USD.

« Nous exhortons les autres pays du Moyen-Orient et les États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à imiter ces actions de l’État du Qatar afin que la dignité humaine et professionnelle des travailleurs migrants puisse être sécurisé« , avait écrit le 7 septembre 2020, le Secrétaire général de CSI Afrique, Kwasi Adu-Amankwah. .

Au lieu de vouloir vendre l’agneau pour le loup, et si les journalistes se concentraient sur les vrais bourreaux ? Pendant ce temps, l’Arabie saoudite est  toujours « hanté » par le journaliste Jamal Khashoggi.

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