Le Togo et les familles togolaises restent sonnés par la disparition de 5 soldats au Mali. Ce dimanche 29 Mai, au moment où les Togolais tout comme leurs compères de l’espace francophone de part le monde célébraient la fête des mères, les Djihadistes du Mali ont tout fait pour endeuiller les célébrations. Ils ont réussi à enlever à certaines mères togolaises, 5 de leurs braves fils partis au Mali en guerre pour apporter la paix. Ce sont des soldats du Togo engagés sous la bannière des forces des Nations Unies.

A Lomé et sans doute dans de nombreuses capitales africaines, cet énième coup de boutoir porté aux soldats de la paix renforce un des sentiments que nous décrivions il n’y a pas très longtemps.

Le monde ajoute de la guerre à la guerre en Afrique. Que cherche cette dernière guerre au Mali ? Pourquoi des soldats Togolais sont-ils obligés d’aller prêter main forte aux forces de la paix en dehors de leur territoire? Les Africains ont-ils inventé la nouvelle guerre désignée par les spécialistes comme étant asymétrique, alliant guérilla et terrorisme? Comme nous le soulignions, la nouvelle tuerie s’inscrit bien sur la droite ligne de la guerre ouverte il y a 5 ans en Libye par les Occidentaux sans doute mal informés et ayant fait une très mauvaise appréciation de la situation d’ensemble sur le continent noir.

En réalité, les pays du Nord n’ont pas suffisamment intégré dans leur logique du monde, l’évolution des mentalités sur un continent jadis dominé, partagé, colonisé et qui tente aujourd’hui d’exister et de se sortir véritablement du traditionnel schéma paternaliste auquel il est soumis. Sinon comment comprendre que malgré la spectaculaire intervention des forces française au Mali contre les djihadiste en 2013, ceux-ci ont pu réussir en seulement quelques années à se reconstituer renvoyant au monde l’image du mythe de Sisyphe, obligé de reprendre la reconquête de nombreuses agglomérations du Nord Mali et surtout d’isoler des combattants porteurs d’une idéologie aux résultats dévastateurs pour le vivre ensemble et la paix dans cette partie de l’Afrique.

Condamnés à exister dans un monde de moins en moins sûr, les groupes armés du désert de la Mauritanie au Niger en passant par le Mali profitent du chaos grandissant à l’échelle planétaire? Ces dernières semaines, ces créateurs de la terreur, ont distinctement tués des soldats Tchadiens, Maliens et Togolais. Pire, ils ont fait prendre des mesures exceptionnelles dans de nombreuses capitales situées pourtant à des milliers de kilomètres des théâtres de combats. C’est désormais le nouveau visage d’une partie du continent. La guerre contre le terrorisme s’accommode difficilement avec la liberté. Les militaires jadis déployés à la protection des frontières des Etats participent plus largement aujourd’hui au maintien de la paix dans presque tous les pays puisque la menace est devenue réelle et permanente.

Premières à subir les contre coups de nouvelle guerre, les espaces de libertés commencent par se rétrécir. Plus que jamais, les décideurs politiques et associatifs du continent doivent demander une inflexion de la politique internationale des grandes puissances. Dans ce village planétaire, l’Afrique ne doit et ne peut pas payer les mêmes prix que les autres continents premiers bénéficiaires de l’insécurité qu’ils ont réussi à créer sur la terre.

Voltic Togo