Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la C14

Invitée sur une radio locale, le jeudi 12 juin 2025, la députée à l’Assablée Nationale et secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), Brigitte Adjamagbo-Johnson, a dénoncé les violences policières perpétrées à l’encontre de plusieurs manifestants arrêtés dans le cadre des mobilisations dans la nuit du 5 et dans la journée du 6 juin 2025, contre le régime togolais.

Elle a appelé les autorités à sortir de la logique de la peur et de la brutalité pour ouvrir enfin un espace d’écoute et de dialogue avec les citoyens. « Le régime a prouvé, une fois encore, que nous vivons dans un pays où la torture est pratiquée », a déploré la députée, visiblement émue.

Brigitte Adjamagbo-Johnson affirme avoir reçu des témoignages alarmants sur les conditions de détention des personnes arrêtées. Elle dénonce des traitements inhumains dans des commissariats et brigades de gendarmerie, où des femmes auraient été détenues dans des conditions dégradantes, puis frappées par des gendarmes, y compris des femmes.

« Nous nous sommes battues pour que les femmes soient impliquées dans les forces de défense et de sécurité, pas pour qu’elles deviennent des tortionnaires. Une femme qui frappe une autre femme détenue oublie pourquoi elle a obtenu le droit d’être là », a-t-elle lancé avec force, évoquant sa propre expérience de militante des droits humains.

L’impasse sécuritaire et politique

Alors que les manifestations spontanées se multiplient, Mme Adjamagbo-Johnson dénonce une gouvernance fondée sur la peur et l’autoritarisme. Pour elle, le gouvernement refuse d’entendre les revendications populaires, et choisit la répression au lieu de répondre politiquement. « La seule réponse possible aujourd’hui, c’est l’écoute. Ce n’est pas par les arrestations ni par la force qu’on règle une crise politique », a-t-elle insisté.

Pour la députée, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. « Il est temps de créer un cadre où ceux qui ne sont pas contents peuvent s’exprimer sans peur », a-t-elle plaidé.

Elle rappelle que la plateforme politique DMP, à laquelle elle appartient, a déjà proposé des pistes concrètes pour sortir de la crise, notamment sur le coût de la vie ou la suppression de certains péages. Elle critique également le mutisme du pouvoir face à la revendication d’une alternance politique : « Si on avait écouté les Togolais depuis longtemps, on n’en serait pas là. »

Voltic Togo