Des sujets socio-politiques créent des camps au sein de la confrérie des Chefs d’Etat et de gouvernements de l’espace CEDEAO mais arrivent à trouver dénouement, soit selon les intérêts partagés soit dit-on, au nom de la paix. Mais, le Togo, petit rectangle sur la côte ouest-africaine, reste la pomme de discorde depuis bientôt un an, divisant encore plus l’Organisation sur un report ou non de son Congrès ordinaire.
Ils sont nombreux ces problèmes, conflits, crise sociopolitiques ou électorales qui ont trainé entre les pattes des présidents de l’organisation mais qui, ont été jugulés même si pas toujours à la satisfaction de tous les Chefs d’Etat et de gouvernement. L’ordonnance peine à être prescrite pour le Togo en crise de plus fort depuis Août 2017. Et pour cause, Faure Gnassingbé, président du Togo, président en exercice de l’organisation.
Report ou non du Congrès
S’achemine-t-on vers un report du Congrès ordinaire de la CEDEAO initialement prévu dans la capitale nigériane ? Pour l’heure, aucune réponse exacte ne peut être avancée même dans la sphère des diplomates qui végètent dans le flou. Le point saillant reste le Togo. Les positions sont divergentes et cette divergence s’est de plus encore corsée avec une réaction du diplomate allemand en poste à Lomé demandant à la Coalition « d’aller aux élections ».
Une déclaration perçue comme un coup de massue pour certains, un coup de grâce pour d’autres, selon les positions.
Et cela n’est pas sans impact sur la tenue du Congrès ordinaire de l’Organisation.
Au finish, la main est laissée à l’aîné, président du Nigéria, Muhammadu Buhari de se prononcer, comme le recommande la tradition africaine. Depuis lors, s’enchaînent à Lomé, des missions officielles comme non-officielles pour mieux comprendre les tenants et aboutissants, avec l’appui du rapport de la médiation ghanéenne. Et surtout, voir sur quels points rapprocher les protagonistes. Tant le Togo sera l’un des points essentiels à l’ordre du jour. La Guinée Bissau, bon gré mal gré, a su trouver une porte de sortie.
Mais, tout n’est pas fini, dans les couloirs, des courants s’élèvent contre le grand Nigeria pour la prochaine présidence tournante, non seulement pour sa prise de position claire et tranchée contre Lomé2 mais évoquent aussi comme argument le retrait du pays de la zone de marché commun, sa distance vis-à-vis de la dynamique de la monnaie unique de la Communauté, contre le Franc CFA et pour corroborer le tout, la santé fragile de Muhammadu Buhari.
Le feuilleton continue à quelques semaines seulement du prochain sommet de l’Union africaine à Nouackchott en Mauritanie.
Les nuits de la prochaine quinzaine de Juin s’annonce très décisive non seulement pour le sort du Togo mais aussi, pour la crédibilité de la CEDEAO.
Il aurait fallu répondre à ce diplomate en lui disant que s’il est incapable à sentir la douleur d’un peuple noir, cette incapacité ou cette ignorance ne l’autorise pas à mésestimer la souffrance au Togo. Car, il peut, même par bribes, essayer d’entrevoir la couleur et de sentir l’odeur de la souffrance du peuple Togolais.
Si ce diplomate ne possède pas la sagesse et n’a aucune réponse raisonnable à la situation qui se pose au Togo et aux Togolais depuis presque cinquante ans, il ferait mieux de se taire.
La Coalition, c’est à dire, l’immense majorité du peuple meurtri du Togo doit résister ce diplomate et refuser d’aller à des élections qui ne sont en rien la solution au drame sanglant du Togo. Ce n’est pas ni lui, ni sa famille qui souffrent, c’est bien nous, peuple Togolais qui souffrons.
Ce diplomate est ce qu’il est, nous sommes ce que nous sommes. Il n’a absolument pas le droit d’insulter nos souffrances.
‘Les positions sont divergentes et cette divergence s’est de plus encore corsée avec une réaction du diplomate allemand en poste à Lomé demandant à la Coalition « d’aller aux élections ».
Il aurait fallu répondre à ce diplomate en lui disant que s’il est incapable à sentir la douleur d’un peuple noir, cette incapacité ou cette ignorance ne l’autorise pas à mésestimer la souffrance au Togo. Car, il peut, même par bribes, essayer d’entrevoir la couleur et de sentir l’odeur de la souffrance du peuple Togolais.
Si ce diplomate ne possède pas la sagesse et n’a aucune réponse raisonnable à la situation qui se pose au Togo et aux Togolais depuis presque cinquante ans, il ferait mieux de se taire.
La Coalition, c’est à dire, l’immense majorité du peuple meurtri du Togo doit résister ce diplomate et refuser d’aller à des élections qui ne sont en rien la solution au drame sanglant du Togo. Ce n’est pas ni lui, ni sa famille qui souffrent, c’est bien nous, peuple Togolais qui souffrons.
Ce diplomate est ce qu’il est, nous sommes ce que nous sommes. Il n’a absolument pas le droit d’insulter nos souffrances.
‘Les nuits de la prochaine quinzaine de Juin s’annonce très décisive non seulement pour le sort du Togo mais aussi, pour la crédibilité de la CEDEAO.’
Le sort du Togo est comme cette voie qui a mené du courage via l’espérance vers le désespoir. Ce courage et cette espérance étant la liberté retrouvée et de désespoir étant le 13 Janvier 1963 où le Président Sylvanus Olympio se faisait assassiner. C’est une fin et c’était un commencement. La fin de la raison, de la lumière et le commencement de la folie et de l’obscurité. Une folie et une obscurité incarnées par un régime terroriste, violent, assassin qui ruine, tue, pille un peuple, et ce, depuis plus de cinquante ans. C’est cela la réalité qu’incarne Faure Gnassingbé, qui, en 2005 n’a pas hésiter l’assassinat de plus de cinq cents innocents Togolais pour prendre la place de son père qui, pendant trente huit, a dirigé le Togo avec une violence certaine.
Quels peuvent être les effets d’une telle réalité?
La CEDEAO, c’est à dire, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, est une organisation régionale et comme telle façonne implicitement une culture régionale, une culture psychologique. C’est cette culture psychologique que la réalité condamnable du Togo contribue à façonner. La crédibilité de la CEDEAO est depuis posée. Comment dans une Communauté qui a connue des crises sanglantes, celle de la Cote d’Ivoire par exemple, une crise qui a conduit à l’emprisonnement à la Haye du Président Gbagbo. Une crise qui s’enracine dans le fait que, dix ans de pouvoir, ne semblaient pas suffisant, comment une telle communauté peut-elle être présidé par un régime qui est le même, par l’usage de la violence, des assassinats, etc contre un peuple, c’est à dire le régime tyrannique du Togo?
Comment une organisation comme la CEDEAO compte tenu des drames qu’elle a expérimenté en son sein, peut-elle jugé opportun, l’octroi d’un statut d’ex chef de l’état à un capitaine dont le mérite a été un coup d’état dans son pays, comme le cas du Capitaine Sanogo au Mali, en 2012?
Le drame du Togo et des Togolais est le reflet du drame de la CEDEAO. Une organisation qualifiée par un ancien chef de l’état d’un pays participant à la CEDEAO, comme syndicat de chefs d’état.
La CEDEAO devrait façonner une culture psychologique qui soit une réponse aux problèmes qui se posent aux populations de la sous région. Une culture psychologique faite de sens. Sens des mesures, sens du jugement et de la délibération, l’humilité et la retenue de soi. Il est simplement ridicule que des personnalités immatures telles Faure Gnassingbé, qui après presque quinze ans de pouvoir, n’est toujours pas satisfait, a emprisonné son propre frère Kpatcha Gnassingbé depuis presque dix ans, au motif qu’il a voulu faire un coup d’état, lequel coup d’état qu’il a lui-même fait en 2005 avec l’aide de ce même Kpatcha Gnassingbé, ordonne pour les peuples au sein de la CEDEAO. C’est aussi cela la crédibilité de la CEDEAO.
Cela dit, pour nous peuple Togolais, le problème, notre drame ne trouve sa solution que dans deux choses, le départ de Faure Gnassingbé qui n’a aucune légitimité et le pardon mutuel.
Faur Gnassingbé doit partir à la fin de ce ‘mandat’, c’est à dire en 2020 et nous peuple Togolais devons nous pardonner.