La situation humanitaire au mali des suites des derniers évènements au mali inquiète plus d’un. De manière concertée avec le gouvernement malien les Organisations humanitaires apportent leur soutien. Au cours d’une rencontre avec la presse la semaine dernière, les responsables d’OCHA ont indiqué que seulement 28% des aides attendues sont mobilisés.

La crise  sécuritaire qui sévit  au Mali a engendré  une crise humanitaire sans précédant. Pour y faire face afin d’aider les millions de personnes affectées, le gouvernement ainsi que les agences humanitaires ont lancé fin janvier un appel consolidé (CAP) d’un montant de 410 millions de dollars soit 184 500 000 000fcfa. C’est donc pour faire l’état de lieux des actions entreprises en matière humanitaire et échanger avec les hommes de médias que le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA)  a initié  une journée d’échange.

La conférence  était animée par le Coordinateur Humanitaire au Mali, Aurélien Agbenonci. L’accès humanitaire reste un défi dans le Nord-Mali. Il reste limité dans plusieurs localités du nord en raison des opérations militaires en cours dans notre pays, d’actes de violences comme les attentats suicides ou encore des restes d’explosifs de guerre. Malgré tous ces facteurs d’insécurité les humanitaires continuent tant bien que mal de faire face à leur mission d’assistance, de secours et de soutien aux populations de  Kidal,  Tombouctou et Gao. A ce jour, les opérations humanitaires se poursuivent  au Sud du Mali, qui continu de subir les effets de la crise alimentaire et nutritionnelle avec comme seule contrainte l’insuffisance de ressources. En effet  sur les 410 millions de dollars soit 184 500 000 000fcfa demandés, seul 28% ont pu être mobilisé soit 112 millions de dollars (50 4 00 000 000 fcfa).

La situation alimentaire, quant  à elle est jugée très alarmante surtout en cette période de soudure, selon les analyses des experts du cadre harmonisé composé du gouvernement et ses partenaires. Ainsi,  la situation alimentaire dans le septentrion de notre pays est en phase de crise (IPC 3), ce qui signifie  qu’une famille sur cinq souffre « d’un manque sévère de nourriture. Cependant deux districts de la région de Kidal, à savoir Tessalit et Abeibara ont atteints le niveau d’urgence (IPC 4), c’est-à-dire qu’en moyenne, une famille sur cinq fait face à un « extrême manque de nourriture ». Ce qui fait dire à Aurélien Agbenonci qu’il est plus que jamais  essentiel de renforcer au plus vite l’assistance humanitaire. Ils sont au nombre de 517 500 personnes assistées par l’OCHA dans le nord de notre pays ainsi que dans les zones qui accueillent les déplacés.

Dans le domaine de l’éducation, on assiste à l’ouverture des classes dans les régions de Gao et Tombouctou. 385 écoles sont fonctionnelles sur un total de 1030 soit 37% des écoles. Ces différents établissements scolaires accueillent plus de 86 000 élèves sur un nombre total d’élèves estimé à 200 000.  Cependant, aucune école n’est fonctionnelle à Kidal où les enfants en âge d’être scolarisés sont  au nombre de 6  000. Au Sud,  des besoins ont été identifiés dans les écoles des zones d’accueil des personnes déplacées internes.  Dans le domaine sanitaire il est a noté qu’à Gao et Kidal, une épidémie de rougeole est présente et aurait pu être contournée si les populations avaient été sensibilisées. Il est donc plus que nécessaire de renforcer le dispositif de prévention de maladie à « potentiel endémique » comme le cholera surtout à l’approche de la saison des pluies. En ce qui concerne l’accès des populations aux soins de santé il est à souligner que certains centres de santé ne sont toujours pas fonctionnels car  les agents n’ont pas tous encore été redéployés mais aussi parce que la population cible n’est plus sur place. Le Coordinateur de l’OCHA a également fait le  point sur la situation des déplacés interne. A ce jour, ils sont au nombre de plus de 300 000 et vivent dans des conditions difficiles malgré l’aide et l’assistance à leurs égards.

L’humanitaire a souligné qu’ils continuent à faire le plaidoyer et les actions de réponses pour une meilleure protection des civils. Les défis liés à la protection concernent entre autres la démobilisation des enfants soldats et leur réintégration, la prévention et la prise en charge des cas de violences basées sur le genre, la prévention des accidents causés par des restes d’explosifs de guerre et la prévention ainsi que la gestion des conflits intercommunautaires.

Aurélien Agbenonci, pour conclure, s’est réjoui du retour progressif de l’administration dans le nord malien et celui de la population qui est estimé à nos jours à 14 400 personnes.

Voltic Togo