Romano Prodi, l’ex Premier ministre italien et l’ex président de la Commission Européenne, a exhorté les africains à ne pas copier en entier le système démocratique occidental mais plutôt à développer leur propre démocratie adaptée à leurs réalités. Cette proposition arrive comme une panacée face à l’enlisement, mieux à la paralysie de la marche socio-démocratique dans certains pays africains.
Romano Prodi a émis cette suggestion à Accra, la capitale ghanéenne, le mercredi 16 octobre dernier. C’était à l’occasion de la cinquième conférence « China Europe International Business School (CEIBS) », le Programme africain qui vise à analyser les défis du continent noir afin de partager les connaissances en faveur de son développement.
En développant cet aspect de son intervention, Romano Prodi sans se voiler la face a laissé entendre que l’imitation du modèle démocratique occidental est erroné et que par conséquent les africains doivent innover d’avec le type de démocratie qui convient à leur peuple et à leur culture.
Pour être concret, l’ex Premier ministre italien a suggéré que les pays africains recensent leurs propres besoins afin d’adopter leur propre type de démocratie.
En s’appuyant sur l’exemple de certains pays occidentaux, Romano Prodi a estimé que la démocratie française est bonne pour les Français et que la démocratie américaine convient au mieux pour les peuples de l’Amérique. Par rapport à ces exemples, il a conclu que les pays africains ne peuvent donc pas essayer d’adopter ces types de systèmes démocratiques pour se les appliquer car l’enjeu démographique est totalement différent.
Quant à ce qui concerne l’intégration prônée par l’Union Africaine (UA), l’italien tout en approuvant cette option a déclaré que l’idée est bonne mais toutefois elle ne peut pas être comme ce qui se fait en l’Europe. Il a défendu sa position par le fait de la complexité des problèmes ethniques et la fragilité des frontières en Afrique. Pour l’orateur, il faut insérer dans la démocratie africaine la tradition ethnique qui puisse venir en complément au mode de gouvernance démocratique.
Enfin concernant les activités actuelles de Romano Prodi, rappelons qu’il est l’envoyé spécial de l’ONU au Sahel, une zone qui comprend des pays tels que comprend le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Cette partie de l’Afrique est en proie aux crises transfrontalières. Comme envoyé spécial, le mandat de Romano Prodi est d’appuyer les efforts de médiation nationaux, régionaux et internationaux dans la sous- région en ce qui concerne la résolution des problèmes transfrontaliers et transnationaux.
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