Une opération minutieusement préparée qui implique des mercenaires et un adjudant de police, a été déjouée par le Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) et la police locale.  Au moins 4 personnes, dont des femmes et un adjudant de police, sont arrêtées à Guiglo, capitale de la région du Cavally. 25 présumés mercenaires qui, ont pris la poudre d’escampette, font l’objet d’une recherche active de la  part du Ccdo déployé dans l’ouest.

L’ouest qui a payé un lourd tribut à la  crise politico-militaire de 2002 et 2010, semble être aujourd’hui le sanctuaire de ceux qui ont en tête l’idée de défaire le régime d’Abidjan par les armes.

L’Adjudant de police Guessan Bi Wassa Raphaël, que les sources  militaires présentent comme «  le cerveau » de l’opération, est en service à Guiglo. Les récentes  attaques  meurtrières  perpétrées sur les forces de sécurité dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 février 2014 à Grabo, dans le sud-ouest près de la frontière Libérienne, et qui a fait 4 morts et des blessés s’inscrivent dans la dynamique de la déstabilisation qui devrait partir de l’ouest. Des enquêtes minutieuses menées ont permis de mettre le grappin sur 5 personnes dont 4 civils, au quartier résidentiel de Guiglo dans la région du Cavally. Selon des informations, les services de renseignements opérationnels et enquêtes, pour la sureté de l’Etat du Ccdo, spécialisés dans la lutte contre le terrorisme et la prévention des atteintes à la sureté de l’Etat, arrivent dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 mars 2014 à Guiglo. Ils  investissent, sur informations anonymes,  une cour aux environs de 2 h du matin. De fait, ce déplacement des hommes du commandant Issiaka Ouattara dit Wattao, n’était pas fortuit. Dans leur ligne de mire, un Adjudant de police en service au Commissariat de Guiglo.  L’ordre de mission est clair : mettre hors d’état de nuire «  un groupe de déstabilisateurs piloté par un adjudant de police ».

Depuis quelque temps, selon nos sources,  l’adjudant Guessan Bi Wassa  entretient  des personnes suspectes, qui pourraient être des mercenaires,  à son domicile de Guiglo. Dès que le Ccdo met les pieds chez lui au quartier résidentiel de Guiglo, c’est tout de suite la  débandade générale.  A la sommation des forces de sécurité  »les mercenaires » paniquent et tentent de prendre la fuite. Mais, c’est peine perdue…  Le périmètre étant déjà cerné, les forces de sécurité n’ont pas eu de mal à mettre la main sur  4 individus dont 2 femmes. Quant à l’Adjudant de police Guessan Bi Wassa Raphaël, il a eu le temps d’aller se  réfugier  chez sa petite amie cette nuit-là au quartier Zonié-Tahi-Adjamé.

Des révélations

Ces individus arrêtés sont soupçonnés d’être impliqués dans l’attaque de Grabo et se seraient retranchés dans la ville de Guiglo, sous la protection de l’adjudant de police. «  Ils prévoyaient de lancer une attaque sur le 3èmebataillon de  Dalao », assure un officier proche de l’enquête.  Prenant au sérieux les questions de sécurité et de déstabilisation de la Côte d’Ivoire, le commissaire de police dont un des éléments serait impliqué dans l’attaque, entend mener à bien sa mission. C’est pourquoi, après la fuite de l’adjudant Guessan Bi Wassa Raphaël, il met en place une stratégie pour faire barrage aux déstabilisateurs  et à tous ceux qui, dans la ville de Guiglo, nourrissent des projets de déstabilisation du régime en place.

Le commissaire Laurent Jean-Marc Aka  mobilise alors  tous ses éléments afin de retrouver l’Adjudant Guessan Bi Wassa Raphaël pour qu’il puisse répondre de son acte. Entre temps, celui-ci aurait  trouvé  refuge  dans la forêt du village de Kati situé à 5 km de Guiglo. Mais, il sera très vite repéré, grâce aux appels téléphoniques qu’il n’arrêtait pas d’émettre.  Ainsi, le samedi 15 mars 2014 aux environs de 19 h,  l’adjudant Guessan Bi Wassa Raphaël sort de sa cachette et est mis aux arrêts. Que reproche-t-on à ce policier pourtant calme ? Selon nos sources son arrestation s’inscrit dans le cadre d’une enquête rondement menée par les services de la police de Guiglo. L’Adjudant Guessan Bi Wassa Raphaël, dans son audition, s’est montré très prolixe en faisant des révélations.

Selon lui, c’est un agent de la police municipale,  le nommé Oulai Yro Jeannot qui a envoyé ces mercenaires à son domicile au quartier résidentiel.  « j’ai présenté à tous ceux qui sont dans la cour, ces individus comme étant des parents de passage avec leurs épouses. Raison pour laquelle, je leur ai cédé ma chambre pour aller dormir chez ma copine, en laissant mon arme de dotation qui a été emportée par les éléments du Ccdo », s’est-il expliqué. Puis, d’ajouter : « la peur me tenaillait depuis ma cachette et je sentais que tout était fini pour moi. Pris donc de remords et mis en confiance par le commissaire, je me suis rendu à la police où j’ai été arrêté », a-t-il confessé.

L’adjudant Guessan Bi Wassa Raphaël a été transféré à Abidjan, le dimanche 16 mars 2014 dans la matinée. La perquisition faite à son domicile a permis de mettre la main sur le plan d’attaque de la ville de la région du Cavally  et sur une liste de 25 personnes recrutées pour mener l’opération. Le  commissaire  Laurent Jean-Marc Aka qui a permis de déjouer  l’attaque, s’est refusé à tout commentaire, indiquant, toutefois «  avoir fait son travail ». Des recherches actives sont en cours dans la  région pour retrouver  les 25 mercenaires dont certains auraient pris la direction de la frontière libérienne. « La Côte d’Ivoire continue d’avoir des rêveurs de coup d’État, des gens qui veulent nous ramener à la guerre, qui veulent déstabiliser le pays », avait regretté le Ministre auprès du président de la République, chargé de la défense, Paul Koffi Koffi, lors de sa rencontre avec les populations de Guiglo à la salle de réunion de la préfecture de cette localité dans le cadre de sa tournée dans la région du Cavally le dimanche 16 mars 2014.

Source: Soir Info

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