Dans quelques heures, la Haute cour ghanéenne va rendre son verdict dans l’affaire des pétitions nées de la victoire contestée de John Dramani Mahama aux dernières élections présidentielles. Une sortie des juges le jeudi 29 Août qui fait craindre des violences au pays de Kwame N’krumah.
Le jeudi noir ou de gloire ? La réponse à l’issue du verdict des neufs magistrats de la Cour suprême ghanéenne le 29 août 2013, après plus de 50 jours de bataille juridique entre le parti au pouvoir, le NDC et le principal parti de l’opposition, le NPP qui conteste et demande l’annulation de la victoire de John Mahama. Un verdict qu’attendent impatiemment les 25 millions de ghanéens. Bien que les deux protagonistes dans le contentieux électoral, Mahama et Addo ont tous promis au peuple respecter le verdict de la Haute cour et appelé leurs militants à faire de même, l’on craint que le pays se plonge dans de graves violences et violations post-électorales. Déjà, plus de 30.000 policiers sont annoncés sur les grands boulevards et zones de forte contestation pour décourager d’éventuels fauteurs de troubles après le verdict.
Retour à la genèse de la crise
Au soir du 9 décembre 2012, selon la commission électorale dirigée par Dr. Kwadwo Afari-Gyan dont ²on connaît le tact dans le parler, John Dramani Mahama du NDC (président par intérim du Ghana après la mort de John Evans Atta Mills en juin 2012) a remporté l’élection présidentielle ghanéenne dès le premier tour avec 50,70 % des suffrages, contre 47,74 % des voix pour son principal adversaire, Nana Akufo-Addo, le chef du NPP. Et ceci, malgré des problèmes techniques liés au nouveau système d’identification biométrique et à des retards de livraison de matériel électoral avancés par certains électeurs. Prévu le 7 décembre, le vote sera prolongé jusqu’au 8.
Des résultats aussitôt contestés par le NPP qui a déclaré que le scrutin a été emmaillé d’énormes irrégularités et entaché de fraudes. Dans la foulée, Nana Akufo Addo, candidat à la présidence, Mahamadu Bawumia, candidat à la vice-présidence et Jake Obetsebi Lamptey, président national dudit parti ont saisi la cour suprême le 28 décembre 2012 pour qu’elle annule la victoire de John Mahama au profit d’Akufo Addo qui totaliserait selon eux un score 59,9 %. En réalité, ils demandent l’annulation de plus de 150 milles voix qui donne l’actuel président vainqueur du scrutin. Du coup, le parti au pouvoir et son collège d’avocats de même que la commission électorale s’autosaisissent de la plainte pour prouver que le scrutin a été transparent et crédible comme l’ont d’ailleurs reconnu les observateurs de la Cedeao et ceux des pays Commonwealth venus supervisés les élections.
Cette affaire qui dure depuis huit mois et cristallise les passions, débats houleux sur les chaînes de télés et émissions interactives avec quelques piques sur les radios de la place, va enfin connaître son dénouement.
Vivement que l’intérêt de la nation prime sur les conflits d’intérêts égoïstes et partisans.