La presse sud-africaine titrait aujourd’hui sur l' »humiliation » subie devant le monde entier par le président Jacob Zuma, hué plusieurs fois la veille durant la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela.

Seule divergence entre les journaux, certains ont compté qu’il a été hué cinq fois, d’autres quatre fois. Le Sowetan vouait les auteurs de l’incident aux gémonies, soulignant que la cérémonie « n’était pas le lieu » et que les mécontents, qu’ils aient raison ou pas, n’avaient qu’à aller voter lors des élections générales d’avril-mai prochain.

« Huer un président en exercice, hôte de plusieurs chefs d’État en une telle occasion était une insulte à Mandela », critiquait le quotidien de Soweto, dénonçant « une conduite injustifiable » quand plusieurs dirigeants du monde entier ont, eux, su faire taire leurs divergences pour honorer Mandela.

Sous le titre « L’humiliation de Zuma », le quotidien The Star raconte comment un responsable ANC a dû personnellement aller dans les tribunes du stade, d’où la cérémonie était retransmise en direct dans le monde, pour demander à l’assistance de se calmer avant le discours de Jacob Zuma, finalement prononcé sans être perturbé. « Le départ de Nelson Mandela est un rappel fort de combien les gens ressentent le manque de tout ce qui était bien (avec lui) », analysait un politologue, Somadoda Fikeni, cité par le journal.

« Zuma hué devant les dirigeants du monde! », s’exclamait en lettres capitales la Une du Daily Sun, qui note que le public a accompagné les huées du signe de la main utilisé pour demander un changement de joueurs durant les matches de football. Un jeu de mots sur le surnom de nation Arc-en-Ciel donnée à l’Afrique du Sud depuis l’avènement de la démocratie multiraciale, en anglais « Rainbow Nation », barrait la Une du Times qui titrait « Rain boo nation » (Un pays de pluie et de huées) – la cérémonie s’étant déroulée sous une pluie persistante.

« L’accueil hostile réservé à M. Zuma contrastait fortement avec celui chaleureux offert à son prédécesseur Thabo Mbeki, et l’immense ovation pour le président américain Barack Obama, le président zimbabwéen Robert Mugabe et même le dernier président de l’apartheid Frederik de Klerk », relevait le quotidien économique Business Day.

La presse n’excluait pas que les huées aient pu être en partie orchestrées par une minorité peu représentative, tout en faisant observer que Jacob Zuma n’avait peut-être récolté que la monnaie de sa pièce. En octobre, lors d’une inauguration officielle, il a laissé des supporters ANC huer la chef de file de l’opposition Helen Zille.

Source: Le Figaro

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