La nouvelle carte d'électeur délivrée au Togo

« Le lancement du processus de recensement décidé unilatéralement par la CENI non consensuelle participe à l’aggravation de la crise et non à sa résolution pacifique et consensuelle », c’est le constat fait par le Père Pierre Chanel Affognon dans un message porté, dit-il, par les « Forces vives« . Ceci, en réaction au processus de recensement lancé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Togo, depuis le 1er Octobre 2018.

« Si nous voulons un processus crédible et fiable pourquoi nous lancer encore ainsi sur un chemin qui risque de conduire, de nouveau, aux déchirures du lien social déjà mis à mal par la misère et la paupérisation, fruits d’un mode de gouvernement qui n’assume pas le bien commun et l’intérêt général ? », s’est interrogée cette coalition d’acteurs de la société civile.

« Comment une CENI qui n’existe pas encore peut lancer une opération ? Vouloir aller se faire recenser n’est-ce pas jeter un discrédit sur la décision de recomposition de la CENI acceptée par les acteurs politiques devant le comité de suivi de la « feuille de route » ? Comment avoir un fichier électoral fiable avec une CENI déjà problématique à l’origine et qui a engendré des CELI et des Commissions de Listes et Cartes (CLC) non consensuel ? », voilà autant d’interrogations que se posent les membres des forces vives.

Elles rappellent qu’en 2015, pour la révision électorale, le territoire était divisé en trois zones et la révision des listes électorales avait pris 10 jours par zone mais la CENI d’alors avait dû prolonger les délais.

Pour ces acteurs de la société civile, la durée optimale de la révision du fichier électoral est de 102 jours.

« Il est temps d’écouter la voix de vos consciences, celle des citoyens et citoyennes pour aller prioritairement vers les réformes en prenant le temps raisonnable qu’il faut », ont-elles écrit, s’adressant aux autorités togolaises.

Les « forces vives » se revendiquent un regroupement de femmes et hommes, issus de diverses ethnies et régions du Togo, provenant de toutes les conditions sociales, professant diverses religions, appartenant à diverses organisations de la société civile et qui ont décidé d’établir entre eux un pacte de confiance mutuelle, en vue de contribuer au processus de sortie de crise du Togo.

Voltic Togo