Les traitements inhumains et dégradants ou encore les actes de torture continuent au Togo. C’est le département d’Etat américain qui le dit dans un rapport publié le 11 mars 2020.
Le 13 avril 2019, à se fier au rapport, des manifestants détenus au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) auparavant connu sous le nom de SRI, ont été battus à plusieurs reprises avec des cordes et des bâtons.
« L’un des manifestants a déclaré qu’il avait été contraint de signer un document qu’il n’était pas autorisé à lire et, le 14 avril, il avait été jugé et condamné sans représentation légale. Les autorités ont déclaré qu’il y avait peut-être eu des cas de mauvais traitements mais ont nié que ce traitement était systémique« , peut-on lire dans le rapport des Américains.
Le même rapport fait noter que les conditions dans les prisons et les centres de détention sont restées dures et potentiellement mortelles en raison d’un surpeuplement grave, d’un mauvais assainissement, de maladies et d’une alimentation insuffisante et malsaine.
A la date du 28 août 2019, il y avait 5 277 détenus condamnés et prévenus dont 158 femmes dans 13 prisons et prisons conçues pour contenir 2 720 détenus. Et les Américains regrettent de constater que la prison de Tsevie à elle seule, avait une contenance supérieure de 570% à sa capacité d’accueil, avec 319 détenus dans une prison conçue pour en accueillir 56.
La question de la surpopulation carcérale au Togo est souvent mise en orbite par l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).
« Au Togo, le milieu carcéral souffre encore d’une déficience profonde où les personnes vivent entassées dans des cellules, dans des conditions inacceptables« , avait confié à Africa rendez-vous, le responsable des programmes de l’OMCT, Isidore Collins Ngueuleu Djeuga, en visite de travail à Lomé.
Le Comité contre la torture a recommandé en Août 2019, la fermeture de la prison civile de Lomé. Ceci, après la présentation du troisième rapport périodique du Togo devant le palais des Nations Unies à Genève, en Suisse en Juillet 2019.
Le rapport accuse également le pouvoir de Lomé d’encourager les arrestations et détentions arbitraires.
Les États-Unis disent détenir des informations qui rapportent que le gouvernement ou ses agents auraient aussi commis des homicides arbitraires ou illégaux.
L’article 1 de la Convention des Nations Unies contre la torture qualifie comme « torture » tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite.