La situation à Gao au Mali reste encore préoccupante. De retour d’une mission dans la ville, des Organisations humanitaires appellent à l’amélioration en urgence des services d’eau, d’électricité de même qu’à l’augmentation de la distribution de vivres.

Le 25 mai dernier, une mission de responsables d’Organisations humanitaires s’est rendue dans la ville de Gao. Le constat fait est que l’accès à l’eau potable, à l’électricité et une disponibilité suffisante des vivres sont parmi les plus grandes priorités de cette ville d’environ 70 000 habitants.

« J’ai été touché par les témoignages sur les conditions de vie à Gao qui ne s’améliorent  pas aussi rapidement qu’on aurait espéré », a déclaré M. Aurélien Agbénonci, Coordonnateur de l’action humanitaire au Mali à la suite d’une rencontre avec les autorités régionales, les acteurs humanitaires et les associations locales de femmes et de jeunes. Selon ses explications, Il est urgent d’accélérer la reprise des services sociaux de base et la capacité de réponse aux besoins de la population. « L’action des acteurs humanitaires dans des conditions extrêmement difficiles doit être louée mais plus de ressources sont nécessaires pour alléger les souffrances des populations les plus vulnérables », a-t-il ajouté.

Accompagné des Représentants du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le sieur Agbénonci a souligné que l’accès à l’eau potable s’est détérioré à Gao en raison du dysfonctionnement du système de distribution cause. Les pannes des groupes électrogènes et le manque d’électricité seraient à l’origine.

La mission a également eu à souligner que la quantité d’eau potable disponible a diminué de près de 60% au cours de ces dernières semaines. « Dans certains quartiers, il n’y a pas d’eau et pour s’approvisionner les populations sont obligées de se déplacer dans d’autres localités », a indiqué la mission. La situation devrait être encore plus préoccupante en milieu rural où le fleuve reste la seule source d’eau.

Cette situation suscite de vives inquiétudes au vu de la réapparition du choléra dans le cercle de l’Ansongo où 22 cas de choléra dont deux décès ont été enregistrés entre le 8 et le 22 mai.

 «La réhabilitation du système de distribution de l’eau ainsi que l’augmentation de l’assistance alimentaire sont une impérieuse nécessité à Gao et requièrent des actions immédiates afin que les populations puissent vivre dans de meilleures conditions», a dit M. Agbénonci qui a également indiqué que les agences des Nations Unies sont en train d’accroître leur présence à Gao en vue de renforcer leurs actions. « Nous avons déployé du personnel à Gao pour renforcer les mécanismes de coordination humanitaire afin de mieux répondre aux besoins des personnes affectées par la crise et de mieux identifier les besoins qui restent à être couverts » a déclaré M. Noel Tsekouras, du Bureau de OCHA au Mali.

Rappelons qu’au 27 mai, l’appel de fonds humanitaire (CAP) pour le Mali a reçu environ 116 millions de dollars sur une requête globale de 410 millions de dollars, soit un taux de financement de 28%.

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