Désemparées, les familles de victimes suppliaient mercredi qu’on mette fin à leur « cauchemar », après l’enlèvement de plus de 100 jeunes filles de leur lycée lundi dans le nord-est du Nigeria.

L’enlèvement de masse, mené par des hommes lourdement armés, est survenu le 14 Avril à Chibok, dans l’Etat de Borno. Le même jour, une bombe explosait dans une gare routière proche de la capitale fédérale, Abuja, faisant au moins 75 morts et 141 blessés, soit l’attentat le plus meurtrier jamais commis dans les environs de la ville.

Les deux attaques, l’attentat et les enlèvements, ont été attribuées à Boko Haram, un groupe islamiste armé dont l’insurrection, qui dure depuis cinq ans, a fait plusieurs milliers de morts dans le pays le plus peuplé d’Afrique, première puissance économique du continent.

« Ils ont pris ma fille » et « je ne sais pas quoi faire », se lamente une habitante de Chibok ayant requis l’anonymat, comme de nombreux parents de victimes. Et de supplier le gouvernement de retrouver les ravisseurs: « Ils ne peuvent pas laisser ces meurtriers anéantir les rêves de nos filles ».

Des hommes armés avaient pris d’assaut lundi l’internat du lycée public pour filles après le coucher du soleil, mettant le feu à plusieurs bâtiments avant de tirer sur les soldats qui gardaient l’établissement scolaire.

Boko Haram, dont le nom signifie « L’éducation occidentale est un péché » en langue haoussa, a souvent pris pour cible des écoles et des universités.

Selon Emmanuel Sam, un responsable de l’éducation de la région, les lycéennes de Chibok se préparaient à passer un examen cette semaine, ce qui explique sans doute pourquoi leur lycée était ouvert et les élèves toutes présentes au moment de l’attaque.

Les assaillants ont tué un policier et un soldat avant de parvenir à pénétrer dans le lycée, ont indiqué des témoins.

Ils ont ensuite obligé les lycéennes à sortir et les ont fait monter dans des camions qui se sont enfoncés dans la végétation très dense de cette région pauvre et reculée.

Avec AFP

Voltic Togo