Les Togolais se rendront aux urnes le samedi prochain, 25 avril pour élire leur président. Et les cinq candidats en lice sillonnent depuis le 10 avril les coins et recoins du Togo pour faire connaitre leur projet de société et aussi vanter leurs aptitudes à présider aux destinées du Togo pour les cinq prochaines années.
Seulement, si chaque candidat tire le drap de son coté à travers une opération de charme « savamment » préparée pour séduire l’électorat, il n’en demeure pas moins cohérent qu’ils présentent tous des forces et des faiblesses où se ferait la différence au soir du 25 avril.
Faure Gnassingbé
Président sortant, et président du parti Unir qui apparaît aujourd’hui comme un véritable « creuset » national où viennent se fondre mouvements, associations et autres partis politiques. Le fils du général Eyadéma, fort de ses dix ans de pouvoir, bénéficie selon certains observateurs, d’une meilleure implantation et d’une grande visibilité d’action sur l’ensemble du territoire et par ricochet, d’opinion favorable pour le vote.
La multitude de réalisations de ses partisans dans les milieux les plus reculés du Togo, lesquelles sont souvent faites « sur instruction personnelle du chef de l’Etat » en est également pour quelque chose.
Aussi vers la fin de son deuxième quinquennat, l’homme a marqué les esprits par sa « politique des grands travaux », ce qui conduirait certains a voté pour la continuité. Sauf que 85 % des Togolais, selon les résultats de l’Ong Afrobaromètre, veulent l’alternance et, le nom « Gnassingbé » aussi joue en défaveur de Faure comme lui-même l’a reconnu dans les colonnes du magazine Jeune-Afrique.
Les souvenirs atroces accumulés depuis l’ère de son géniteur Eyadéma sont encore vivaces dans les esprits. Les centaines de morts qui ont jonchés son avènement au pouvoir en 2005 et les mouvements sociaux de ces derniers mois ne jouent pas en faveur du « fils de la nation ».
Jean-Pierre Fabre
Principal « challenger » du pouvoir, candidat malheureux aux élections de 2010, l’ancien lieutenant de Gilchrist Olympio a désormais le vent en poupe. Il a la sympathie de la majorité de la population qui semble découvrir en lui l’homme de la situation, l’homme du changement. De plus, le soutien des partis politiques formant le CAP 2015 lui serait très bénéfique surtout celui de la CDPA.
Dans l’historique des élections au Togo, le Pr. Léopold Gnininvi a toujours fait de très bons scores dans la région centrale du Togo. Mme Adjamagbo désormais aux côtés du M. Fabre, la région centrale serait presque acquise,à en croire les avisés de la chose politique.
Ces derniers pensent aussi que Lomé-commune a toujours voté pour le « chef de file » de l’opposition. Mais le mal de M. Fabre, déplorent-ils, est qu’il se fonde trop souvent sur le populisme. Rien n’est sûr que ces milliers de militants qui criaient son nom au cours des quatre années de marche, aient eu leur carte d’électeur. Ira, ira pas aux élections ? La population a fini par se lasser. La faible influence lors de la révision des listes électorales en dit long. Or au Togo, l’abstention pénalise plus l’opposition.
Gerry Taama
Aux yeux de la jeunesse togolaise, Gerry Taama serait le candidat le plus proche de leur génération. L’homme semble aussi incarner une grande ambition pour les jeunes. Mais qu’on le veuille ou non, politiquement il ne pèse pas lourd. Beaucoup lui reprochent son inconstance politique et surtout ce cliché « homme du pouvoir » qu’on lui colle pour des « jeux troubles » au sein de l’opposition continue de jeter du discrédit sur sa personne.
Il lui serait très difficile de passer le 25 avril. Néanmoins, il prendra date pour les échéances futures. Un bel avenir politique se dessine devant lui pour sa rhétorique.
Mouhamed Tchassona Traoré
Me Tchassona Traoré, inconnu en politique bien que transfuge du PDR de Zarifou Ayéva, il est plutôt bien coté au niveau de la chambre des notaires du Togo. L’homme apparaît plus comme un poids plume face aux mastodontes (Faure et Fabre).
Le vote de sa contrée dans la région centrale sera un acquis, mais il comptera plus pour du beurre et ses chances sont minimes. Mais beaucoup trouvent qu’il fera parler de lui dans le futur.
Aimé Gogué
Pr Aimé Gogué, économiste de très haut niveau, il est en politique depuis des lustres et lutte avec opiniâtreté pour l’avènement de la démocratie au Togo. Mais il ne doit véritablement son « aura » qu’à l’ANC pour leur alliance parlementaire malheureusement rompue il y a quelques mois.
Aujourd’hui qu’il a pris ses distances et « bosse » en solo, il serait très difficile de mobiliser pour passer le 25. Il a plus le profil du troisième candidat que celui de la gagne.
Mais le jeu reste ouvert et tous les candidats gardent leurs chances d’accéder à la magistrature suprême.