Abdoulaye Wade, l’ancien président sénégalais pourrait être arrêté dans les prochains jours. L’idée est de plus en plus agitée dans les hautes sphères de l’Etat depuis son retour au bercail. Les autorités pensent à une résidence surveillée compte tenue de son âge avancé et de son statut d’ancien chef de l’Etat. Elles n’attendent qu’un dérapage lors de ses tournées et manifestations politiques pour enclencher la procédure judiciaire. La présidence que nous avons joint au téléphone n’a pas voulu confirmer l’information mais n’exclut pas cette éventualité.
Le président Macky Sall et son entourage sont dans la tourmente depuis l’arrivée de son prédécesseur. Tous les scénarios sont actuellement à l’étude pour estomper cette fièvre aux effluves politiques qui s’est emparée du Sénégal avec le come-back d’Abdoulaye Wade. Le feuilleton le plus avancé c’est une arrestation de l’ancien président de la République. Nos sources sont catégoriques. Depuis ce week-end nous ne cessons de recouper. Trois ministres l’ont affirmé tandis qu’un proche du chef de l’Etat actuel confirme. «L’ordre et la sécurité régneront dans ce pays». Ces propos du Premier ministre, Aminata Touré ne sortent pas ex nihilo. Au cours des réunions de crise à la présidence, beaucoup de hauts responsables de l’APR ont plaidé pour une ouverture d’une information judiciaire contre Abdoulaye Wade pour «instigation implicite à un coup d’état, à un soulèvement» en s’appuyant sur ses déclarations tenues lors d’une interview sur France 24 lorsqu’il était coincé à Casablanca.
D’autres ont voulu être plus prudents pour éviter ce qui leur est arrivé avec l’affaire Karim Wade. «Si nous l’arrêtons, nous allons tomber dans son piège. Attendons d’avoir des preuves comme la mort, la destruction grave de biens publics et autres pour activer la justice», a déclaré un des lieutenants de Macky Sall. C’est ainsi qu’ils se sont résolus à surveiller de très près les déplacements de Wade-père pour guetter le moindre faux pas. Lors des marches bleus, meetings et déplacements à l’intérieur du pays, les responsables du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) ont ainsi intérêt à faire un encadrement rapproché de leurs activités pour éviter tout débordement qui pourrait leur être préjudiciable.
Pour mieux conforter ces confidences obtenues de hauts responsables de l’Alliance pour la République (APR), la rédaction a joint au téléphone le responsable de la communication du président de la République, Souleymane Jules Diop qui a fait savoir que ce scénario n’est pas encore à l’ordre du jour et que le chef de l’Etat est très serein face à cette situation. La chaine de télévision Walfadjri est encore plus que jamais dans le viseur de l’Etat pour avoir été la seule chaîne à diffuser en direct l’arrivée de l’ancien président de la République. Les hautes autorités de l’État veulent instruire un retrait ou une suspension de sa licence. A cet effet, l’Agence de Régulation des Télécommunication et des Postes (ARTP) qui est le régulateur technique et le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) qui s’occupe du contenu seraient contactés pour mettre en œuvre cette mesure.
Par ailleurs, le président de la République est en train de réfléchir sur un mécanisme de réaction et de riposte rapide pour éviter ce genre de surprise et contenir les assauts de l’opposition qui désormais vont se multiplier. Dans ce sillage, un remaniement ministériel et une meilleure organisation de l’appareil politique sont sérieusement à l’étude.
Source Press Afrik