L’affaire des incendies des marchés du Togo connait encore d’autres rebondissements. L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a annoncé le 10 Mai 2013, le décès d’un de ses responsables de section à la gendarmerie nationale. Le Collectif pour la vérité des urnes (CVU) réclame la libération de tous les détenus politiques.

A en croire Eric Dupuy, secrétaire à l’information à l’ANC, le sieur Etienne Yakanou est passé de vie à trépas dans les geôles de la gendarmerie nationale à Lomé.

La réaction officielle se fera le 11 Mai à travers un communiqué du Procureur de la République Essolisam Poyodi. « Le certificat de cause de décès établit par son médecin traitant fait état d’une mort survenue par  arrêt cardiaque », peut-on noter dans le communiqué qui soutient que le décès est survenu au CHU Sylvanus Olympio.  Selon le même communiqué le médecin traitant avait commencé un traitement antipaludéen.

Au cours d’une rencontre avec la presse le 10 mai, le Collectif Sauvons le Togo a laissé entendre que le jeudi 09 mai 2013, le sieur Yakanou «gravement souffrant a demandé, maintes fois à recevoir des soins. « Son épouse a amené le vendredi matin, une infirmière de la famille au lieu de détention pour lui administrer des soins mais, les gendarmes s’y sont opposés », a dit le Coordonateur du CST Zeus Ajavon. .

Il sera transféré à en croire les responsables du CST à l’infirmerie du camp de la gendarmerie nationale alors que, son état de santé nécessite qu’il reçoive des soins intensifs, dans un centre approprié. « A l’infirmerie du camp gendarmerie, il a reçu une perfusion dont la composition nous est inconnue, puisque les infirmiers ont refusé de répondre aux interrogations des membres de la famille sur la nature du produit » souligne les responsables du CST qui martèlent que « Malgré la dégradation évidente de son état de santé et ses crises manifestes, il a été privé des soins appropriés par le refus de la transférer dans un centre de soins adéquats. Ce n’est qu’après 18h que son transfert au CHU de Tokoin fut décidé. Malheureusement, il rendit l’âme au cours de son évacuation, avant même son arrivée au CHU de Tokoin ». Le CST dit y noter une violation du droit à recevoir des soins médicaux ; une violation du droit de se faire examiner par le médecin de son choix ; une violation du droit des prévenus et une non assistance à personne en danger ayant entraîné la mort.

Pour le CVU, une étape supplémentaire vient d’être franchie. « Elle est l’aboutissement logique des tortures et exactions de toutes sortes perpétrées depuis des mois par le pouvoir de Faure Gnassingbé, à l’encontre des démocrates et des militants qui luttent pour instaurer une démocratie au Togo », souligne Yves Ekoué Amaizo, Coordonateur général du CVU.

Le Collectif dit exiger « la libération immédiate de tous les détenus politiques autant dans le cadre de l’enquête sur les incendies des marchés du Togo que de l’ensemble des détenus politiques maintenus abusivement en prison en dehors de toute procédure judiciaire digne de ce nom ».

Etienne Yakanou, président sous section ANC Ave-Maria et conseiller au bureau fédéral du Golfe sud-ouest, est détenu depuis janvier 2013 dans le cadre des enquêtes des incendies des marchés de Kara et de Lomé. Il est père de deux enfants. La mort d’Etienne Yakanou aurait fait monter la tension du côté des autres militants et responsables de l’opposition détenus dans la même affaire.

Voltic Togo