Innocent Kagbara, ancien député et désormais Sénateur, a été reçu sur une radio locale le mardi 18 mars 2025. Le président du Parti national panafricain (PDP) a évoqué sa vision pour le Togo et l’Afrique, tout en soulignant la nécessité de faire face à des défis politiques et sociaux majeurs.

Répondant à la question sur l’alternance politique, le Sénateur a affirmé qu’il reste fidèle à son idéologie de panafricanisme et de gouvernance pacifique. Selon lui, l’alternance au Togo ne passe pas seulement par des élections, mais par une révision du système politique, en particulier avec l’introduction d’un régime parlementaire inspiré du modèle canadien, qu’il considère comme étant plus adapté à la stabilité à long terme. « Le temps est notre meilleur allié. Nous devons poursuivre notre travail de sensibilisation et expliquer nos idéaux, tout en avançant lentement mais sûrement vers l’alternance », a-t-il précisé.

Dans un autre registre, M. Kagbara a mis en lumière ce qu’il appelle une « gabegie » dans la gestion des ressources nationales. Le manque de bonne gouvernance et la gestion opaque des finances publiques sont des points qu’il dénonce depuis longtemps. Il insiste également sur l’importance de la lutte contre la vie chère et la nécessité d’une meilleure gouvernance pour améliorer les conditions de vie des Togolais.

Pour lui,  les Sénateurs doivent jouer un rôle constructif et modéré, permettant le dialogue et la concertation entre les différents blocs politiques. « Le Sénat n’est pas là pour imposer quoi que ce soit, mais pour faciliter un dialogue constructif qui aide à apaiser la vie démocratique du pays », a-t-il déclaré. A ses yeux, la politique togolaise doit évoluer vers un système où les discussions entre les partis deviennent la norme et non l’exception.

Le Sénateur Kagbara a exprimé son opinion selon laquelle il serait bénéfique pour le Togo d’adhérer à l’Alliance des Etats souverains (AES), tout en maintenant sa position dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Selon lui, l’adhésion à l’AES offrirait au Togo de nouvelles opportunités diplomatiques et économiques, tout en préservant ses engagements au sein de la CEDEAO. « Il n’est pas nécessaire de supprimer l’une pour avoir l’autre. Le Togo peut être membre de ces deux organisations, car chaque institution peut servir ses intérêts spécifiques. Et si un jour, le Togo décide de quitter l’une ou l’autre, cela reste une décision souveraine », a-t-il affirmé.

Il est à noter que Innocent Kagbara fait partie des 20 sénateurs nommés par le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, le 5 mars 2025. Au Togo, la deuxième chambre du parlement, est au complet et fonctionnel, avec 61 membres dont 41 membres élus suite aux sénatoriales, et 20 nommés par le président de la république.

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