Jean-Pierre Fabre, le président national de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), seul candidat du parti élu sur les 113, à l’Assemblée nationale, ne siégera pas. Le bureau national du parti ne s’est pas encore officiellement prononcé mais le Secrétaire général adjoint a laissé entendre un boycott de l’hémicycle.
Au lendemain de la rentrée parlementaire, Patrick Edem Atantsi, le secrétaire général adjoint et chargé des affaires politiques de l’ANC, a annoncé sur une radio locale, le mercredi 22 mai 2024, que son parti ne siègera pas à l’Assemblée nationale.
Cette décision selon lui, fait suite à des infractions électorales et à des changements constitutionnels controversés. « Nous avons formulé plusieurs recours à la cour constitutionnelle avec des preuves à l’appui mais à notre grande surprise, tous ces recours ont été rejetés. Comme réponse, la cour affirme qu’il a appelé le président de la commission électorale locale et indépendante (CELI) pour vérification, et le président a contredit les preuves », a déploré M. Atantsi.
Pendant son intervention, M. Atantsi disait montrer au journaliste des photos montrant, des urnes descellées et dont les procès-verbaux en train d’être refaits, en violation de la loi électorale. La cour suprême aurait rejeté ces photos alléguant que les clichés ne sont pas datés.
Pour le parti de Fabre, autrefois chef de file de l’opposition, c’est une « sage » décision de ne pas siéger à l’Assemblée nationale. « Soutenir le gouvernement dans ces conditions serait encourager la dictature. Nous ne pouvons pas participer à un système qui méprise les principes démocratiques fondamentaux », a déclaré Atantsi.
L’une des principales préoccupations exprimées par le chargé des affaires politique de l’ANC est la tendance des gouvernements à modifier la constitution après avoir pris le pouvoir. « Un chef d’État ne devrait pas modifier la constitution pour renforcer son pouvoir personnel. Ce débat doit être ouvert et inclusif sur une bonne durée », a-t-il insisté. Pour lui, les changements constitutionnels sans consultation publique approfondie sont une forme de dictature.
Outre le seul siège à l’Assemblée nationale, l’ANC n’a obtenu que 9 sur les 179 sièges de conseillers régionaux, à ce double scrutin. Sur les 113 sièges, l’opposition togolaise dans son ensemble n’a eu que 5 sièges. Me Apévon Dojdi, président des Forces démocratiques pour la République (FDR) n’était pas à la rentrée parlementaire.
Dans la foulée, le gouvernement de Victoire Tomégah Dogbé a rendu son tablier.