Les responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ont convié mardi 14 Mai dernier, les responsables de certains partis politiques, surtout alliés du gouvernement pour une opération de charme, appelée «traitement de doublon ». Cette opération qui consiste à identifier les doubles inscriptions au cours des derniers recensements, ne fait que donner raison aux deux regroupements citoyens qui incarnent aujourd’hui l’opposition togolaise, à savoir le Collectif «Sauvons le Togo» (CST) et la coalition «Arc-en-ciel», qui depuis le début des opération ont dénoncé des irrégularités, notamment les doubles inscriptions et l’enrôlement de mineurs. Aujourd’hui, c’est comme l’histoire se répète; la CENI elle-même organise des opérations non fiables d’identification. Elle reconnait enfin les irrégularités.
Les responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont animé ce mardi à leur siège, une rencontre avec les responsables de quelques partis politiques, pour démontrer la technique d’identification des doubles inscriptions des électeurs lors des derniers recensements, en présence du corps diplomatique au Togo et des journalistes.
La présidente de la CENI, Angèle Dola Aguigah, a indiqué au cours de la rencontre suivie de démonstration de traitement de doublon que le processus d’identification des doubles inscriptions vise à assainir le fichier électoral avant les élections législatives qui auront lieu selon elle, dans la première semaine du mois de juillet prochain. «Au cours des derniers recensements entre mars et avril de cette année, il y a eu de multiples inscriptions. C’est pourquoi nous avons initié ce processus d’identification des doubles inscriptions : c’’est le traitement des doublons. Ce processus permet d’identifier les personnes qui se sont inscrites deux ou plusieurs fois et la technique des opérateurs est actuellement en cours », a-t-elle déclaré.
Elle a aussi ajouté que lors des recensements, il est prévu que les personnes qui auront 18 ans le 31 décembre 2013 doivent être inscrites mais que l’article 46 du code électoral n’autorise pas qu’une personne s’inscrive deux fois sur la liste électorale.
Fabien Marie, directeur projet et opérations du groupe ZETES, chargé du processus de traitement des doublons a indiqué qu’il y a une grosse quantité de doublon sur les 3.100.000 inscrits et que le processus de traitement en cours va permettre de les identifier.
«Le processus est simple. Pour déterminer ou identifier un double inscription, il suffit de placer deux photos identiques. Nous observons d’abords la face et il y a des notes qui sont attribuées. L’emprunte digitale est aussi observée et là on les identifie clairement», a-t-il expliqué. Selon lui, le traitement qui suit actuellement son cours a permis d’identifier déjà 2000 cas de double inscription. «Le plus souvent, l’impact du doublon après traitement avoisine 5% du nombre recensé. Les opérations sont en cours et d’ici la semaine prochaine, on aura le fichier correct », a-t-il précisé. C’est donc clair avec ces propos qu’il y a des irrégularités à corriger. Et pourtant la présidente de la CENI ne cessait de lancer à qui veut l’entendre que « les allégations d’irrégularités ne sont que des affabulations« .
Pour un averti des questions électorales au Togo, ce processus d’identification n’est que de la poudre aux yeux, car cela n’éliminera jamais les doubles inscriptions, ni l’identification des mineurs inscrits. «Cette technique d’identification est aléatoire. Normalement, le petit appareil d’empreinte digitale doit, une fois qu’une personne met son pousse là-dessus, identifier son âge. L’emprunte digitale est très important, car une fois qu’on l’a, il est très facile de déterminer l’âge de l’individu, mais ce ne fut pas le cas lors du recensement. Même sur simple témoignage, les milliers de mineurs se sont faits inscrits. Au fait les doubles inscriptions ont toujours été l’effet majeur de la fraude au Togo, donc Aguigah pense qu’elle trompe les Togolais avisés, mais elle se trompe elle-même. L’opération d’identification n’est pas du tout fiable », a déclaré l’expert des questions électorales.
Pourtant au cours du processus de recensement, lorsque les responsables du CST ont fait cas des irrégularités sur le recensement, madame Aguigah n’a trouvé mieux à dire que se sont des affabulations. «Ce sont des affabulations. Car, à la fin de chaque journée les listes des personnes enregistrées sont affichées. (…) Celui qui a remarqué sur ces listes qu’on a enrôlé un mineur ou des personnes étrangères devrait le signaler ». C’est en termes que la présidente de la CENI, Mme Angèle Aguigah tentait de justifier de la grosse boude opérée à dessein lors du recensement dans les zone N°1 et N°2.
Il y a une évidence, si elle ne reconnaît pas qu’il y a de double inscription, il n’y aura pas cette opération d’identification en cours. Elle est rattrapée par ce qu’elle a déjà fustigé..
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Et les inscriptions de mineurs? Et celle des étrangers non-identifiés?