Togo : L’Église Catholique se montre préoccupée par le « cri silencieux » des Togolais

Pour une énième fois, la Conférence des Évêques du Togo s’exprime sur l’actualité sociopolitique du pays. Cette réaction qui intervient à la veille de l’entame du temps liturgique de l’Avent pose plusieurs interrogations.

« A quand la mise en œuvre des réformes institutionnelles et constitutionnelles ? », « A quand la vérité sur les incendies des marchés de Kara et de Lomé ? », « Qui en sont les auteurs et pourquoi une telle barbarie ? », « Les grèves des enseignants et les revendications sociales vont-elles se poursuivre au cours des prochains mois ? », voilà autant d’interrogations relevées par la Conférence des Eveques du Togo. Ils l’assimilent à un « cri silencieux » de plusieurs familles qui selon eux, n’arrivent pas à joindre les deux bouts.

Pour l’Eglise, l’heure n’est pas à rester aphone. Les Evêques recommandent la poursuite avec célérité l’examen de dossier des incendies afin que les responsabilités soient bien dégagées et que, par voie de conséquence, les citoyennes et citoyens en soient informés. Cette mesure pourra selon les prélats, faire taire les plaintes de détention arbitraire formulées par les uns et les accusations de diffamation avancées par les autres.

Ils se montrent aussi préoccupés par le retard noté dans l’organisation des élections locales et des réformes institutionnelles. « Nous rappelons les engagements pris à diverses reprises par le Gouvernement ; ces engagements ont été rappelés solennellement par le Premier Ministre lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée le 18 septembre 2013 », peut-on lire dans la déclaration qui souligne « Le temps passe ; le temps presse ; les délais sont assez brefs. Il importe d’enclencher rapidement le processus pour éviter la précipitation et les tensions inévitables que celle-ci génère ».

La Conférence s’est aussi exprimée sur les mouvements de grève qui secouent l’enseignement public et confessionnel ainsi que divers secteurs d’activités  du Togo. « Ils ne sont que l’expression du malaise social et des inquiétudes éprouvées par des milliers de travailleurs et de jeunes qui s’interrogent sur leur avenir », fait observer la Conférence  qui dit également reconnaitre la complexité des situations en cause. Dans cette dynamique, tous les protagonistes sont invités à « prendre au sérieux et à rechercher ensemble les solutions appropriées ».