Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé mercredi les violences sexuelles et ethniques qui ravagent le Soudan du Sud. Pour y parer, le Conseil  réclame le déploiement immédiat d’une force régionale de 4.000 hommes dans tout le pays.

Cet appel a été lancé lors d’une session spéciale sur le Soudan du Sud, convoquée à la demande de 48 pays conduits par les Etats-Unis.

Dans un discours prononcé à l’ouverture des débats, Le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad al-Hussein, a qualifié de « choquant » le niveau de violences sexuelles dans ce pays. Selon une étude du Fonds des Nations Unies pour la Population réalisée en juin, 70% des femmes réfugiées dans un camp à Juba, la capitale, ont avoué avoir été violées. « Tous les acteurs en armes à travers le pays semblent être responsables », a-t-il dit.

La présidente de la Commission des droits de l’homme au Soudan du Sud, Yasmin Sooka, a pour sa part dénoncé « un processus régulier de nettoyage ethnique déjà en cours dans certaines parties du pays ».

Elle a appelé la communauté internationale à organiser le déploiement immédiat des 4.000 hommes de la force de maintien de la paix régionale, pas seulement dans la capitale, mais dans tout le pays.

Mme Sooka a également réclamé la création immédiate de la « Cour hybride », tribunal spécial chargé d’enquêter et de juger les responsables des exactions depuis le début de la guerre civile.

L’économie du Soudan du Sud, faudra-t-il le rappeler,  avait été « dévastée » par trois ans de conflit. Quelque 4,8 millions de personnes, privées de ressources, sont exposées à la menace tout à fait réelle de grave insécurité alimentaire et de famine, selon le Conseil de l’ONU.

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