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Des cybermercenaires, ces hommes font d’intrusion dans vos téléphones, volent vos données personnelles, confidentielles sans laisser de traces pour les vendre à des clients privés sont bien présents au Togo. Amnesty International Togo tire la sonnette d’alarme parce que des défenseurs des droits humains sont dans le viseur.

Dans une enquête publiée le 7 Octobre 2021,  Amnesty International Togo révèle que le groupe de hackers Donot Team a utilisé de fausses applications Android et des courriels infectés par des logiciels espions pour cibler un défenseur togolais des droits humains bien connu, dans le but de le placer illégalement sous surveillance.

« À travers le monde, les cybermercenaires tirent sans scrupules profit de la surveillance illégale des défenseur·e·s des droits humains, » a déclaré Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tech.  « Tout le monde peut être une cible : des cybermercenaires vivant à des centaines de kilomètres peuvent pirater votre téléphone ou votre ordinateur, regarder où vous allez et à qui vous parlez, et vendre vos données privées à des gouvernements répressifs ou à des criminels.»

A en croire Amnesty International, le militant togolais préfère garder l’anonymat pour des raisons de sécurité et de préciser que c’est la première fois que les spywares de Donot Team sont identifiés dans des attaques en dehors de l’Asie du Sud.

L’enquête a révélé que des attaques persistantes ont été orchestrées via WhatsApp et par courriel afin de piéger la victime pour qu’elle installe une application malveillante travestie en application de messagerie instantanée sécurisée. Il s’agissait selon Amnesty International, d’un logiciel espion pour Android conçu pour extraire des informations parmi les plus sensibles et personnelles stockées sur le téléphone du militant.

« Ce logiciel espion aurait permis aux auteurs de l’attaque d’avoir accès à la caméra et au microphone, de récupérer des photos et des fichiers stockés sur l’appareil, et même de lire les messages WhatsApp chiffrés< au moment de l’envoi et de la réception. Le caractère secret de ces attaques fait qu’il est extrêmement difficile pour les militant·e·s de détecter si leur téléphone est infecté », fait savoir l’Organisation.

« Quand j’ai compris qu’il s’agissait d’une tentative d’espionnage numérique, je me suis senti en danger. Je n’arrive pas à croire que mon travail puisse déranger certaines personnes au point qu’elles essaient de m’espionner. Je ne suis pas le seul à travailler pour les droits humains au Togo. Pourquoi moi ? », rapporte Amnesty International Togo comme propos de la victime.

Le forfait aurait eu lieu entre décembre 2019 et janvier 2020 au temps fort de la crise politique et à l’approche de la contestée élection présidentielle. En 2018, un rapport de Citizen lab a rapporté que des Togolais sont surveillés par le logiciels espion Pegasus.

Voltic Togo