« Les autorités togolaises doivent annuler la condamnation prononcée le 15 mars 2023 contre les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou » c’est ce qu’a déclaré Amnesty International, le 13 Mars 2023, dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction d’Africa rendez-vous.

Le 15 mars, le tribunal de première instance de Lomé a condamné Isidore Kouwonou, rédacteur en chef du bihebdomadaire « L’Alternative », et Ferdinand Ayité, directeur de publication du même journal, à trois ans de prison ferme et à trois millions de franc CFA d’amende, pour outrages envers les représentants de l’autorité publique et diffusion de fausses informations.

Fabien Offner, Chercheur au bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et centrale estime que « cette lourde condamnation des deux journalistes, qui avaient tenu en 2021 des propos critiques envers deux ministres, porte un coup terrible à une liberté d’expression déjà au plus bas. »

Si le Code de la presse adopté en 2004 avait dépénalisé les délits de presse, celui de 2020 exclut de son champ d’application les réseaux sociaux, exposant les auteurs de publications en ligne à des peines de prison.

« Amnesty appelle les autorités togolaises à protéger la liberté d’expression et la liberté d’information, conformément à la constitution et aux instruments internationaux de protection des droits humains ratifiés par le Togo, en dépénalisant tous les délits d’opinion quel que soit leur moyen de diffusion , » a dit Fabien Offner,  et d’ajouter « l’organisation invite les autorités à réviser le code de la presse et la loi N° 2019-009 portant sur la sécurité́ intérieure, qui limitent les libertés d’expression et de presse sous certaines conditions afin de permettre aux journalistes d’exercer leur métier en toute sérénité ».

Faut-il l rappeler, Ferdinand Ayité et Joël Vignon Egah avaient été arrêtés pour ces faits les 9 et 10 décembre 2021. Ils avaient été remis en liberté provisoire le 31 décembre de la même année. Isidore Kouwonou, qui n’avait pas été détenu, avait pour sa part été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter Lomé, la capitale du Togo. Joël Egah est décédé le 6 mars 2022.

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