J’imagine qu’un mode d’emploi n’est plus nécessaire : l’art de la pipe nous a en effet été maintes fois rabâché par les rédactrices Q en tous genres.
Ceci dit, j’aimerais revenir sur quelques détails. Ou points cruciaux.

Parce que très franchement, à écouter parler les femmes, à en lire certaines et surtout à me farcir les conneries des guides sexo, je me demande parfois si tout est bien clair pour tout le monde. Brefs rappels vitaux, au cas où…

– Une fille qui suce le premier soir n’est pas une salope, ni une pute, et c’est pas le fait de mettre la queue de son partenaire dans sa bouche qui l’empêchera de rappeler pour la demande en mariage : cette gradation artificielle des caresses est totalement débile. Faire l’amour, c’est mélanger la peau, les fluides, les sexes, partager le désir et surtout le plaisir. Je ne vois pas ce que le type de caresses prodiguées vient faire là-dedans.

– En revanche, une fille qui se force à tailler une pipe a vraiment l’air con : pourquoi se forcer ? Non mais sincèrement, pourquoi ? Pour montrer qu’on est une chaudasse? Pour ne pas avoir l’air d’une coincée du Q ? Pour montrer qu’on sait faire et passer pour un bon coup ? Le bon coup, c’est la fille qui s’éclate, qui prend du plaisir, qui aime ça et qui est dans l’échange.

– Tailler une pipe ne peut être résumé à des techniques uniformes : chaque homme est différent. Ce qui va faire décoller le premier ne conviendra peut-être pas au second. Certains adorent qu’on leur titille le périnée, d’autres ne supportent pas. L’un voudra qu’on lui lèche le frein, l’autre détestera. D’où l’importance d’être à l’aise. Pour demander gentiment et se montrer à l’écoute.

– Mais être enthousiaste ne suffit pas : eh oui, il faut malgré tout être un peu renseignée sur la géographie des lieux… Nous les femmes, nous attendons des hommes qu’ils maîtrisent la prise en main (et en bouche) de notre clitoris, qu’ils sachent optimiser sa stimulation, qu’ils nous fassent jouir à tous les coups… Rendons-leur la pareille et apprenons à connaître leur queue autrement qu’en commentant ses performances avec nos copines. Une bite, ce n’est pas juste une colonne de chair surplombant deux couilles. Donc, on se documente pour mieux connaître notre amie la bite.

– Une bonne pipe doit être gourmande mais non vorace : on peut se jeter avec gourmandise sur le gourdin, mais on fait gaffe à ne pas blesser, et je ne parle pas seulement des dents… On maîtrise le pétrissage de couilles, on dose intelligemment la force d’aspiration, on n’oublie pas que la bite, c’est pas de la viande morte mais un petit animal délicat, et bien vivant.

– On évite de se comporter mécaniquement : rien de plus glaçant qu’une gonzesse qui suce comme un automate. C’est frustrant et ridicule. On en revient au point de départ : si on n’aime pas, on ne le fait pas, ça évitera à tout le monde un moment désagréable.

– On demande son chemin si on ne sait pas : pas toujours facile de parler de sexe pendant le sexe, d’autant que les pros le déconseillent. Oui, mais bon, il y a un moment où il est pertinent de poser les bonnes questions : « tu me dis si je te fais mal ? », « ça, tu aimes ? », « qu’est-ce que tu préfères ? ». On peut se passer de ce genre de dialogue quand on est super à l’aise et à l’écoute, mais parfois le stress ou la peur de se voir traiter de nullasse bloque les questions au fond de la gorge (juste derrière la bite qui s’y trouve au même moment). Mais demander, c’est bien pour être guidée… Et non, ça ne plombe pas l’ambiance. Il suffit de poser sa question sur un ton très gentil.

Au final, on peut lire toutes les conneries qu’on veut dans les guides sexo, mais c’est sur le terrain qu’on fait ses armes. En communiquant. Et en ayant suffisamment confiance en soi pour ne pas essayer de se montrer différente de ce qu’on est.

Source: VH
Voltic Togo