les dix ans à venir si le braconnage se poursuit au rythme actuel. Un rapport a été publié lundi, à l’ouverture d’une conférence ministérielle au Botswana consacrée à la survie du pachyderme.

«En Afrique centrale, les éléphants subissent de plein fouet les effets du braconnage, mais, eu égard à l’importance de l’abattage illégal dans toutes les sous-régions, même les populations plus nombreuses d’Afrique australe et de l’est sont confrontées à un risque si la tendance n’est pas inversée», indiquent dans un communiqué l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la Convention sur le commerce international des espèces protégées (Cites) et l’organisation de défense de l’environnement Traffic.

«Le braconnage de l’espèce en Afrique atteint toujours des chiffres très élevés et pourrait entraîner des extinctions locales s’il se poursuit au rythme actuel. La situation est particulièrement préoccupante en Afrique centrale, où le taux estimé de braconnage double la moyenne continentale», précise John Scanlon, secrétaire général de la Cites, cité dans le communiqué.

Pic du commerce d’ivoire

Alors que la population d’éléphants est estimée à environ 500’000 individus en Afrique, quelque 25’000 animaux ont été abattus par les braconniers en 2011, «annus horibilis» pour les éléphants, et 22’000 l’année dernière.

La hausse du braconnage constatée ces dernières années semble être principalement due à la pauvreté et aux insuffisances de la gouvernance dans les pays où vivent les éléphants, associées à une demande croissante d’ivoire illégal dans les pays consommateurs, notamment en Chine et en Thaïlande, expliquent UICN, Cites et Traffic.

«Le commerce illégal de l’ivoire a atteint en 2011 son niveau le plus élevé depuis au moins seize ans et ces niveaux inadmissibles persistent en 2012. D’après des indicateurs préliminaires, le commerce illicite pourrait atteindre des chiffres encore plus élevés en 2013», déplorent-ils.

Des représentants d’une trentaine de pays se sont réunis lundi à Gaborone, au Botswana, pour enrayer le braconnage des éléphants d’Afrique et le trafic de l’ivoire, dont l’accélération ces dernières années menace par endroits la survie de l’espèce.

«Gang des huit»

Organisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le gouvernement du Botswana, la conférence doit durer jusqu’à mercredi, les grands discours et la cérémonie de signature des engagements étant prévus mardi.

Parmi les treize «mesures d’urgence» qui doivent être adoptées, un renforcement des législations nationales de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et une intensification de la coopération entre les différents pays concernés.

La résolution prévoit des peines dissuasives pour les braconniers et trafiquants, le classement du trafic de la faune en «crime grave», une amélioration de la surveillance, une meilleure sensibilisation du public et des populations vivant avec les éléphants et des «stratégies de réduction de la demande pour l’ivoire illégal».

Il s’agit aussi de faire pression sur le «gang des huit», accusés de passivité face au trafic: Kenya, Ouganda, Tanzanie à l’origine, Malaisie, Philippines et Vietnam pour le transit, Chine et Thaïlande à l’arrivée. Ces huit pays pourraient être sanctionnés à la prochaine réunion de la Cites en juillet 2014.

Africardv avec ATS

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