Entrée de la société MIng Ming Matco Sarl

Des Togolais employés par des Chinois dans la zone portuaire crient « au secours ». Parmi ceux qui ont eu le courage de dire leur ras-le-bol, les employés de la société « Ming Ming Matco Sarl » qui s’est installée, derrière l’ex société bien connue « Ducros », dans la banlieue Est de la capitale, depuis 2007.

Depuis jeudi 7 mai 2020, les machines sont aux arrêts dans cette société chinoise qui produit des tuiles et des bacs en aluminium. Et pour cause, la direction de Ming Ming Matco Sarl qui a décidé de tourner en bourrique près de la centaine d’ouvriers, conduits en bateau.

La roublardise de Ming Ming

Depuis le 16 mars 2020, le gouvernement togolais a pris des mesures pour la riposte contre le Covid-19 mais, Ming Ming n’a pas suivi le pas. Des revendications du personnel ont finalement contraint la direction à leur faire une proposition, celle de continuer le travail même tard le soir (dépassant 20hGMT_heure du couvre-feu) et, au lieu de rentrer à la maison, passer la nuit dans les locaux de la société. Comme mesure d’accompagnement, 5.000 F Cfa, moins de 8 euros.

Le personnel réparti en 4 vagues de travail n’a pas refusé. Seulement, une fois la production du mois d’Avril bouclée, le patron de Ming-Ming Matco Sarl, Xiang Ming, a refusé de verser les 5.000 Francs CFA. Seulement 1150 Francs ont été remis à chaque travailleur comme accompagnement. Cela a suscité le courroux du personnel qui y note de la roublardise.

Des travaux aux arrêts

Depuis le début du mois de Mai, pour une nouvelle production, la direction demande la remise en marche des machines. Comme nouvelle proposition, 10.000 F Cfa (environ 15 Euro) comme mesure d’accompagnement laissant sur e carreau une des 4 vagues.

Les délégués du personnel réclament avant toute reprise, le paiement du montant prélevé sur les 5.000 Francs préalablement fixés.

Travaux aux arrêts à Ming Ming Matco Sarl

L’affaire a été portée auprès d’un inspecteur de travail qui a fait injonction à la direction d’entamer des discussions avec le personnel visiblement remonté. La direction n’obtempère pas.

La position de Ming Ming

Joint par la rédaction d’Africa rendez-vous, Oman Afo Tchalla, le Chef personnel, a expliqué que les horaires de travail 6h à 14h, 14h à 22h et de 22h à 6h ont été revus, après des discussions avec les délégués, de 6h30 à 18h30 et de 18h30 en travail en continu 24h/24. Les équipes du soir, compte tenu du couvre-feu, doivent répondre de leur présence à Ming Ming Matco Sarl à 18h30. La première équipe commence de 18h30 à Oh30 et l’autre de 0h30 à 6h30. Compte tenu du couvre-feu, soutient-il, ceux qui finissent à 0h, ne rentrent qu’au matin.

« Le DG dit non il ne peut plus revenir sur des conditions déjà négociées », a martelé notre interlocuteur au téléphone, malgré l’injonction de l’inspection du travail pour une discussion entre le personnel et l’administration. Pour M. Tchalla son patron Xiang Ming n’a pas l’intention d’entamer une quelconque discussion.

Pour les ouvriers, la négociation était sur la production et non pour une mensualité. Du côté de l’administration, c’est plutôt le contraire.

« Le DG dit que sa proposition est par mois. S’ils font 1 mois pour la production, dans les nouvelles conditions, ils auront 5.000 FCFA de plus », a précisé M. Tchalla qui a expliqué que si la production n’atteint pas 1 mois, le paiement sera évalué au prorata.

« Individuellement, ils ont été aidés. Si le DG décide quelque chose, moi je ne peux pas aller lui dore autre chose, en leur faveur », a rétorqué le Chef personnel, accusé lui étant Togolais d’être toujours de connivence avec le patron de Ming Ming pour obliger les autres employés Togolais à travailler dans des conditions précaires.

Une partie de la production du mois d’Avril de Ming Ming Matco Sarl

Les ouvriers de Ming Ming, presque la centaine, se disent désabusés, face à une administration qui piétine leurs droits, ne concèdent pas sur de petites doléances élémentaires et, s’appuie sur un Togolais pour rendre les conditions de travail, précaires et encore plus délicates pendant cette période de confinement. Ils appellent « au secours ».

Voltic Togo