Les 12 et 13 août 2024, la Confédération syndicale internationale Afrique (CSI-Afrique) organise à Lomé une série d’activités pour commémorer la journée internationale de la jeunesse, célébrée chaque 12 août à travers le monde. La CSI Afrique saisit cette opportunité pour souligner le rôle pivot de la jeunesse dans l’édification d’un avenir meilleur pour l’Afrique.
Cette année, la célébration est axée sous le thème « le progrès à portée de clic : la jeunesse et le secteur numérique au service du développement durable ». A travers ce thème, la confédération met un accent sur la digitalisation et le renforcement de l’employabilité des jeunes africains.
Selon Akhator Joel Odigie, Secrétaire général de la CSI Afrique, le continent africain est à la croisée des chemins. Avec une démographie jeune en pleine expansion, il dispose d’un potentiel immense pour accélérer sa croissance. « D’ici 2050, le nombre de jeunes sur le continent devrait atteindre plus de 830 millions. Cette augmentation de la population en âge de travailler pourrait, si elle est bien valorisée, amener des gains significatifs en productivité et en croissance inclusive », a souligné M. Odigie. Il fait relever que les jeunes africains continuent de faire face à des défis majeurs, notamment un chômage élevé, une marginalisation politique et sociale, et un manque d’accès à des opportunités économiques stables.
Pour lui, cette édition de la journée internationale de la jeunesse a pour objectif de renforcer les capacités des jeunes africains en matière d’employabilité et de pouvoir. « L’événement vise à offrir une plateforme d’échanges et de partage d’expériences, permettant aux jeunes leaders de discuter des défis communs et de proposer des solutions innovantes », a souligné le secrétaire général de la CSI Afrique.
Au-delà de valoriser les initiatives syndicales, la CSI Afrique souhaite favoriser les échanges entre jeunes de toute l’Afrique, les outiller pour relever les défis de l’emploi et célébrer leurs contributions au développement durable, notamment dans le domaine du numérique en pleine expansion.
A en croire le secrétaire général, la digitalisation offre aux jeunes africains des opportunités uniques pour surmonter les obstacles traditionnels à l’emploi et s’intégrer plus efficacement dans l’économie mondiale. L’accent a été mis sur la création d’emplois de qualité grâce aux technologies numériques, l’amélioration de l’accès à l’éducation, et l’augmentation de la participation civique des jeunes.
« A l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, nous avons organisé des activités axées sur l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes. Les discussions ont porté sur les obstacles à la recherche d’emploi, la responsabilité des mouvements syndicaux, et le rôle de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans l’amélioration de l’employabilité des jeunes », a raconté Khady Sène, de la confédération nationale des travailleurs (CNT) du Sénégal et membre titulaire du comité des femmes de la CSI Afrique.
Pour elle, en tant que jeunes, ils doivent s’impliquer dans les mouvements syndicaux. « Nous sommes les acteurs du développement de demain, tant au niveau régional, notamment en Afrique, qu’à l’international. S’intégrer dans ces mouvements nous permet de faire entendre nos voix et de revendiquer nos droits », a-t-elle affirmé en ajoutant que c’est à travers les syndicats qu’ils peuvent lutter contre le chômage et promouvoir le rôle de la jeunesse dans le développement de leurs communautés.
« J’encourage toute la jeunesse à s’unir et à s’impliquer activement. Notre avenir est entre nos mains, et bien que les générations précédentes soient là pour nous soutenir, c’est à nous de construire notre propre avenir », a-t-elle conclu.
« Nous avons décidé de mettre un accent particulier sur le numérique, car il est devenu un enjeu capital dans notre société. Depuis un certain temps, nous observons une transition importante : les anciennes méthodes cèdent la place à une nouvelle ère numérique. La numérisation est désormais omniprésente, et il est essentiel que nous, jeunes, comprenions cette évolution et nous y adaptions », a laissé entendre Samaila Djibrina, président du comité des jeunes de la Confédération nigérienne du travail.
Il trouve que le thème choisi est particulièrement pertinent compte tenu de la situation actuelle en Afrique. « Nous sommes en retard par rapport à d’autres continents en matière de transition numérique, et il est important que la jeunesse africaine prenne conscience de ces nouveaux défis et les aborde sérieusement », a insisté M. Djibrina.
En tant que jeunes syndicalistes, selon lui, ils ont la responsabilité de porter ce message et de renforcer leurs capacités. « Nous devons non seulement nous former, mais aussi transmettre ces connaissances aux jeunes qui ne sont pas encore engagés dans les syndicats. Nous devons les encourager à rejoindre les mouvements syndicaux et à s’impliquer activement dans cette transition numérique », a-t-il affirmé.
Le programme de cette journée est riche et varié, avec notamment des ateliers, des débats et des activités sportives visant à mobiliser et à outiller les jeunes. Les jeunes seront outillés sur les thématiques comme « Renforcer le pouvoir des jeunes : Stratégies et Expériences » et « Plaidoyer et influence des politiques publiques ».